La tempête des motions ne cesse de ravager Gouvernorats et organes délibérants en République Démocratique du Congo. Après avoir déraciné et emporté le 13 avril le Gouverneur Jean Bamanisa de l’Ituri, cette fois, le vent impitoyable se dirige vers la province de la Tshopo. Le Gouverneur Walle Lufungula et toute son équipe gouvernementale sont dans l’oeil du cyclone : de nouveau visés par une motion de censure signée par 14 sur 28 députés provinciaux.
Dans une lettre adressée au Président de l’Assemblée provinciale dont une copie est parvenue à POLITICO.CD le mardi 13 avril, les élus désapprouvent pour la unième fois les démarches de Walle Lufungula. Il lui est notamment reproché le « manque d’une vision claire de développement ».
Les élus provinciaux regrettent avoir porté leur choix sur l’actuel Gouverneur dont, à en croire les motionnaires, l' »incompétence » plonge la population de la Tshopo dans un désespoir. « Après avoir analysé profondément la gestion de la province de la Tshopo, nous demandons pardon de tout cœur, avec larmes aux yeux, à la population de la Tshopo, d’avoir élu et investi ce gouvernement », regrettent-ils.
« À travers les différents moyens de contrôle initiés à l’endroit du Gouverneur et certains membres du Gouvernement depuis le mois de juin 2020, force nous est donnée de conclure sur l’incompétence avérée du Gouvernement provincial, mettant ainsi les Tshopolais dans l’incertitude… », accusent-ils, en notant des constats »malheureux » issus des analyses sur l’état actuel de la province. Louis-Marie Walle Lufungula se distingue, selon eux, par des « actions hasardeuses, à bâton rompu, clopin-clopant et clairement prédatrices. »
Cette motion de censure visant le Gouvernement Walle Lufungula est la deuxième depuis son avènement à la tête de la Tshopo. Elle est initiée par le Député Mambiki, élu du territoire de Bafwasende.
En juin 2020, la toute première motion avait été examinée par les élus. Au terme de ce vote « agité, » le Président de l’organe délibérant a avancé trois résultats différents, plongeant la plénière dans le flou. Cependant, au lendemain du vote, le Gouverneur de la Tshopo a été déclaré « démissionnaire » dans un procès verbal lu devant la presse (17 voix contre 11.) Cette situation a suscité une crise interinstitutionelle et une guéguerre politique infernale pendant plusieurs mois.
Serge SINDANI