Quinze jours. C’est la durée d’exclusion du Président et du Vice-Président, de l’Assemblée plénière de la province de Tanganyika. La sanction a été adoptée à la majorité le lundi 19 avril 2021.
Joseph Lulu Kitenge et Alvard Lubuli Kaluta, respectivement Président et Vice-Président de l’Assemblée provinciale de Tanganyika, sont accusés par leurs collègues de « perturber l’ordre public lors des différentes plénières ». Sur les 25 Députés que comptent la province du Tanganyika, 12 ont voté pour contre 10, avec 1 abstention.
Pas plus tard que le jeudi 15 avril dernier, 13 Députés provinciaux avaient destitué Joseph Lulu Kitenge et Alvard Lubuli Kaluta. Au Président de l’organe délibérant était notamment reproché le fait d’avoir reconduit le budget de l’Assemblée provinciale de l’exercice 2020 à 2021 et ce, sans l’aval de l’Assemblée plénière. Et donc, en violation de l’alinéa 18 de l’article 34, arguaient-ils, du Règlement intérieur. Dans la même logique, le blocage de certaines initiatives parlementaires, notamment la question orale avec débat adressée au Gouverneur de province par les élus en date du 15 novembre 2020.
Alvard Lubuli Kaluta a été reproché, pour sa part, par les signataires de la pétition, d’incompétence notoire dans l’exercice de ses fonctions.
Ce remue-ménage au sein de l’Assemblée provinciale du Tanganyika résulte d’un bras de fer opposant les Députés provinciaux de l’Union sacrée de la Nation (USN) de Félix Tshisekedi et ceux restés fidèles au Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. En effet, le Président de l’Assemblée provinciale et son Vice ont récemment été destitués.
Quelque temps avant, des documents parvenus à Politico.cd ont listé des noms des élus qui ont reçu des sommes d’argent. Plusieurs observateurs sont d’avis qu’il s’agit des pots-de-vin remis aux Députés pour déstabiliser la province. C’est ce qui est arrivé en effet : la destitution du Président de l’organe délibérant, Joseph Lulu Kitenge ainsi que son Vice, Alvard Lubila Kaluta, accusés tous deux d’incompétence notoire et de mauvaise gestion. Maintenant que cette ceinture de sécurité est ôtée, l’étape suivante du plan, selon nos sources, consiste à initier une motion de censure contre le Gouverneur du Tanganyika, Zoé Kabila et tout son Gouvernement.
Cité comme cerveau moteur dans la déstabilisation des institutions provinciales, le Député Cyril Kimpu Awel rejette les allégations de corruption. “Les députés n’ont pas reçu de l’argent pour soit-disant déstabiliser la province”, a-t-il réfuté devant Politico.cd.
Hervé Pedro