En prélude de l’investiture du Gouvernement Sama, initialement prévue pour vendredi 23 avril puis reportée à lundi 26 suite aux menaces des Députés nationaux membres de l’Union sacrée de boycotter et/ou bloquer ce Gouvernement au Parlement, Félix Tshisekedi les a réuni le samedi 24 avril à la Cité de l’Union Africaine. Il y était question « de les calmer » et « obtenir » ladite investiture, confie un participant.
Au menu de cet entretien, le Chef de l’État a également évoqué la situation politique qui prévaut actuellement dans plusieurs provinces, caractérisée notamment par des actions de destitutions en série soit des Gouverneurs, soit des Présidents des Assemblées provinciales. À entendre Félix Tshisekedi, « ces tumultes et tohu-bohu sont devenus insupportables ». Le Président de la République compare désormais les provinces à un « capharnaüm ». C’est-à-dire des entités, selon la définition littérale, où règne du désordre. Pour plusieurs observateurs avertis, ces propos du garant de bon fonctionnement de toutes les institutions est malheureusement un aveu comme quoi « il n’a pas la maîtrise totale » des provinces.
« Les tumultes, les tohu-bohu que l’on constate dans nos provinces ne permettent pas leur développement. Ça devient insupportable. Aujourd’hui, pour un OUI ou pour un NON, un Gouverneur est débarqué, un Président de l’Assemblée provinciale est débarqué. Ça devient un capharnaüm », a regretté le Chef de l’État.
Félix Tshisekedi, toujours dans son speech, « prie » les députés de se pencher sur la situation « infernale » des provinces qui est, pour lui, « une question sérieuse ». Le Chef de l’État plaide de ce fait pour la stabilité de toutes les provinces, « surtout celles dans lesquelles nous avons à faire face en ces moments à des violences ».
« Je ne crois pas que c’est la péréquation qui va leur permettre de se développer. Nous avons d’autres idées par rapport à l’agriculture et aux infrastructures, pour permettre à ces entités de se développer. Est-ce que nous avons la même compréhension par rapport aux attentes de notre peuple. Ça devient vraiment infernal et je vous prie vraiment de vous pencher sur cette question parce que c’est sérieux. Nos provinces ne peuvent pas toujours être aussi instable, surtout les provinces dans lesquelles nous avons à faire face en ces moments à des violences. On ne peut pas continuellement les déstabiliser. D’ailleurs, pour l’une d’entres elles, j’ai déjà même une idée. Elle sera provisoire. C’est pourquoi j’ai besoin de ce Gouvernement mais dans l’absolu, il faudrait que vous réfléchissiez à un mécanisme qui ferait que nos provinces vont demeurer stables, complètement stables », a-t-il renchéri.
Stéphie MUKINZI