L’Etat de siège décrété le 6 mais 2021 par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour permettre le retour de la paix dans l’Est du pays donne des résultats encourageants notamment avec la reprise des positions clés, selon le rapport de la mission du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde qu’il a effectuée, à la tête d’une délégation de neuf membres du Gouvernement, dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu.
Selon le ministre de la Communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le Premier ministre l’a indiqué dans sa communication vendredi dernier, à la 17ème réunion du Conseil des ministres, tout en soulignant que c’est « une dynamique à préserver ».
Toutefois, le Premier ministre a insisté qu’il a présidé plusieurs réunions qui lui ont permis d’être informé sur l’évolution de l’état de siège et des opérations menées, avant de rappeler pour ce faire, la nécessité pour les ministres en charge du Budget, des Finances et de la Défense nationale et anciens combattants de faire le suivi permanent des besoins logistiques pour les troupes des Forces armées de la RDC (FARDC) engagées au front.
Il ressort également de ses entretiens avec les différents acteurs concernés notamment les députés nationaux et provinciaux, la société civile, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et les missions humanitaires, un besoin accru pour lutter contre les tracasseries et l’insécurité urbaine.
Durant sa mission humanitaire et d’évaluation de l’état de siège effectuée dans les provinces placées en état de siège, le Premier ministre a apporté son soutien du Gouvernement aux populations déplacées et il a surtout été au chevet des soldats blessés au front.
A tous ses interlocuteurs, il a rappelé que la réussite de l’état de siège dépend du triptyque Opérations – Sensibilisation – Démobilisation.
Des redditions en cascade
La puissance militaire et les différentes opérations lancées sur le terrain dans les provinces sous état de siège sont couronnées par des redditions en cascade des miliciens des différents groupes armés.
Au 30 juillet dernier, au moins 496 combattants se sont déjà rendus aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la province du Nord-Kivu.
Ces miliciens qui se sont rendus dans les territoires de Masisi et de Rutshuru ont remis aux autorités militaires 303 armes, tout calibre confondu.
Ils sont actuellement cantonnés, les uns, à Mubambiro, à plus ou moins 15 Km de Goma, dans le territoire de Masisi et d’autres à Rumangabo, non loin d’un camp militaire, à 55 Km de Goma, dans le territoire de Rutshuru.
Ces multiples redditions dans les rangs des groupes armés sont saluées par la société civile notamment dans le territoire de Masisi. « Ces redditions progressives des éléments des groupes armés impactent très positivement sur la démarche de l’état de siège qui est celle de restaurer la paix et la sécurité dans le territoire de Masisi et dans toute la province du Nord-Kivu, en général », s’était réjouit le rapporteur général de la société civile de Masisi, Télesphore Mitondeke.
Le désarmement, la démobilisation et la réinsertion en marche
Un nouveau programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (DDR-CS) a été créé sur ordonnance du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Pour marquer la différence avec les précédentes initiatives, l’ordonnance créant le P-DDRCS précise que la réinsertion des ex-combattants se fera au sein des communautés et non au sein des forces armées comme c’était le cas jusque-là.
Le programme met un accent particulier sur la stabilisation et la prévention des conflits, en donnant la priorité au développement économique et à la sécurité à long terme.
Un projet en cours d’élaboration sera d’abord axé sur les deux provinces placées sous état de siège depuis deux mois, le Nord-Kivu et l’Ituri, avant de s’étendre aux autres.
Du côté des bailleurs, l’accent est mis sur le programme. On se réjouit de la relance du DDR, mais on met un accent sur l’aspect relèvement communautaire, c’est-à-dire, la prise en charge des victimes et des communautés.
La Banque mondiale par exemple a prépositionné 50 millions de dollars pour certaines activités liées au DDRCS. Une somme qui sera gérée par le Fonds Social de la République et qui sera directement destinée aux communautés, rassure-t-on du côté de la Banque mondiale.