Le récent rapport d’experts de l’ONU étale des nouveaux liens entre les rebelles ADF, très actifs dans l’est du pays, et le groupe terroriste de l’État Islamique (EI). Des témoignages et d’autres preuves documentées par ces experts pendant près d’un an pointent un soutien financier de l’EI aux ADF, depuis 2019.
À en croire le rapport, plusieurs personnalités des pays africains sont impliqués directement dans ce système financier. « Il le fait par le biais d’un système financier complexe impliquant des individus dans plusieurs pays du continent africain, notamment : la Somalie, l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ouganda », indique-t-il.
Le document souligne aussi des sources de financement de cette rébellion d’origine ougandaise, active dans les territoires de Beni au Nord-Kivu et d’Irumu en Ituri, et révèle des tentatives d’expansion des actions des ADF dans la région de l’Est.
« les ADF ont essayé d’étendre leurs activités au-delà des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, en envoyant des combattants ou des collaborateurs en mission de reconnaissance ailleurs que dans ces deux provinces de l’Est de la RDC. les ADF ont continué de recruter dans plusieurs mosquées d’Uvira au Sud-Kivu et de Kalemie au Tanganyika. Depuis la fin de 2021, les ADF ont également tenu plusieurs réunions avec des représentants de l’Etat islamique au Mozambique et au Sud-Kivu, pour échanger sur les stratégies et tactiques opérationnelles », lit-on dans ce rapport.
D’après toujours le groupe d’experts de l’ONU, « les ADF ont cherché à recruter et à mener des attaques dans Kinshasa et dans les provinces de la Tshopo, du Haut-Uele et du Sud-Kivu ».
Les Etats-Unis avaient placé les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) en RDC et un mouvement djihadiste au Mozambique parmi les « groupes terroristes » affiliés au groupe Etat islamique (EI), en mars 2021. Le département d’Etat américain avait désigné les ADF sous le nom de « Daech RDC », en référence à l’acronyme arabe de l’EI, identifiant leur chef comme « Seka Musa Baluku », recherché à ce jour par la justice congolaise pour notamment les massacres de milliers de Congolais dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.