Le matin de ce jeudi l’opinion tant nationale qu’internationale est sous le choc. La découverte – sur la route « Poids lourd » à Kinshasa – du corps criblé de balles et ensanglanté d’un opposant à Félix Tshisekedi. Chérubin Okende, porte-parole de l’opposant Katumbi et candidat à la présidentielle prochaine, est assassiné. Même si les vraies conditions de cet assassinat restent à déterminer, il y a une seule évidence : l’homme est mort par balles, assassiné.
La veille de son meurtre, soit le 12 juillet, il était convoqué à la Haute Cour pour être auditionné sur ses patrimoines après son passage à la tête du ministère des transports. Sur place, selon son entourage, il a demandé à son garde du corps de déposer son courrier demandant un report de 24h.
Le même mercredi, début après-midi, ses proches ont alerté sur son enlèvement. Ses téléphones éteints. Aucune nouvelle de lui. Son garde du corps a, lui aussi, dit constater sa « disparition » au parking de la Cour constitutionnelle.
Le Chebeya bis
Le contexte de ce meurtre corrobore avec celui de l’activiste de droits de l’homme, Floribert Chebeya et de son chauffeur, en 2010. Bien avant son assassinat, Chebeya – qui gênait l’administration Kabila – était convoqué au commissariat de la Police Nationale congolaise. Quelques jours après, son corps a été retrouvé sans vie dans son propre véhicule.
Plus d’une décennie plus tard, ce double assassinat continue à hanter les esprits et fait objet d’un procès avec sur le banc des accusés, plusieurs hauts gradés de l’armée sous Kabila. Ce que beaucoup continuent à qualifier de « crime d’État », reste calqué sur le règne de Kabila.
Le cas Okende, intervenant sur fond d’une crise politique très prononcée, vient salir un Tshisekedi présenté par ses opposants comme « dictateur » et un régime reproché « d’imposer la pensée unique » dans un Congo non encore guéri des années Kabila.