Dans le procès qui oppose le ministère public au député national, Édouard Mwangachuchu, soupçonné d’être d’intelligence avec les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda, la longue série de plaidoiries entre les deux parties se montre de plus en plus révélatrice.
Alors que le ministère public multiplie des preuves pour prouver ses liens avec le M23, le député national élu de Masisi, Edouard Mwangachuchu dit avoir même été appelé par le général James Kabarebe, haut conseiller du président Paul Kagame en matière de sécurité, pour resserrer le rang de la coalition M23-RDF. Proposition qu’il aurait rejetée à cause de son statut de parlementaire congolais.
Concernant la faction du CNDP en tant que mouvement rebelle, Edouard Mwangachuchu qui est reproché de plusieurs griefs dont un lien étroit avec le Rwanda et mouvement insurrectionnel, nie avoir été membre du CNDP l’aile rebelle, mais plutôt comme parti politique au sein duquel il a été président national.
« Je n’ai jamais été membre du CNDP en tant que mouvement rebelle, ça jamais. J’ai été élu président du CNDP comme parti politique à l’assemblée nationale. J’étais président du parti CNDP et le parti était dans le regroupement et après j’avais démissionné. James Kabarebe m’avait appelé pour rejoindre le M23, je lui ai dit je suis sénateur, je ne peux pas suivre les bandits. J’ai appelé les autorités supérieures pour alerter sur ma sécurité quand j’étais à Goma, c’est le général Awashango qui était venu chez moi, je lui ai dit que je ne me sentais pas en sécurité», a-t-il expliqué lors de la suite de l’instruction le 25 juillet dernier.
En revanche, Mwangachuchu accuse certains élus nationaux et présidents des partis politiques de faire la rébellion jusqu’à ce jour sans être inquiétés. Il cite par exemple le président du parti PARECO qui est même député national alors que selon lui, « personne n’en parle seulement le sien, lui qui n’a jamais été au front ».
Le M23 est issu du groupe rebelle Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP) qui a déposé les armes le 23 mars 2009 à la suite d’un accord de paix et son aile politique s’était muée en parti politique reconnu par le gouvernement congolais. Une faction au sein du CNDP qui avait dénoncé la « non application » de cet accord, aujourd’hui M23, est revenue avec le soutien du Rwanda créant l’insécurité grandissante dans la partie Est de la RDC.
Ces terroristes du M23 sont coordonnés depuis Kigali par l’ancien chef d’état-major général des FARDC et actuel conseiller principal du Président rwandais, Paul Kagame en matière sécuritaire, James Kabarebe, selon le nouveau rapport des experts des Nations-Unies.
Le groupe d’experts a cité plusieurs officiers supérieurs rwandais impliqués dans l’organisation de ces opérations sur le sol congolais. Opérations qui seraient baptisées « North Kivu Operations », conçues et coordonnées par le général James Kabarebe, ancien chef d’état-major de l’armée congolaise actuel conseiller défense et sécurité du président Paul Kagame.
Ce rapport renseigne que les officiers de l’armée rwandaise (RDF) qui participent à ces opérations d’appui du Rwanda du M23 depuis Kigali sont notamment, Général de brigade Andrew Nyamvumba qui est le commandant des opérations au Congo, le Général Mubarak Muganga qui est le chef d’état-major de la défense et le chef d’état-major général, Vincent Nyakarundi.