C’est un premier dimanche du mois d’août ensanglanté à Marangara, un village situé à Rutshuru dans la province du Nord-Kivu. En effet, les terroristes du Mouvement du 23 mars -M23- ont assassiné ce jour, au moins neuf (9) personnes dans ce village pourtant placé sous contrôle de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
Selon les sources locales relayées par l’Agence France Presse, le village de Marangara, dans le territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu où a été déployée, il y a quelques mois la force de l’EAC a été attaqué par des hommes armés dans la nuit de samedi à dimanche.
Un responsable traditionnel contacté par l’AFP a affirmé que neuf personnes ont été tuées parmi lesquelles deux en tenue militaire et quatre blessées. Cinq maisons ont été incendiées au passage.
Par ailleurs, un cadre de la société civile a, pour sa part, indiqué que le bilan de neuf morts est encore provisoire. Accusant directement les terroristes du M23, ce dernier a renseigné que des femmes, des enfants et des présumés FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) font partie de ce lot.
Comme lui, des habitants interrogés par l’AFP accusent les M23 qui seraient venus de Mulimbi d’être les auteurs de l’attaque. « Neuf personnes tuées la nuit et ce matin, un des blessés vient de mourir. Au total il y a 10 morts et cinq blessés », a précisé une source hospitalière ajoutant que les blessés ont été transférés dans une structure plus équipée dans la région.
Cette attaque intervient dans un contexte où Kinshasa accuse la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est de cohabiter avec les terroristes du M23, majoritairement tutsi, soutenus par le Rwanda et qui se sont emparés depuis l’année dernière de vastes pans de territoires au nord de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Les rapports des experts de l’ONU ont corroboré ce soutien, condamné par plusieurs chancelleries occidentales. Kigali conteste, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Quoique le gouvernement de la République démocratique du Congo ait prorogé le mandat de la force militaire Est-africaine jusqu’au mois de septembre, cette nouvelle attaque du M23 dans une zone qu’elle est censée protégée, renforce le climat de méfiance entre les deux parties. Kinshasa a déjà exprimé son souhait de recourir à la force de l’Afrique australe (SADC) pour suppléer à la force de l’EAC.
Pour l’instant, les autorités congolaises attendent évaluer les avancées des troupes de la Communauté de l’Afrique de l’Est afin de décider de l’avenir de cette force militaire sur le territoire congolais.