Dans une correspondance parvenue à POLITICO.CD ce 10 août, la justice de la République démocratique du Congo a émis un avis de cessation de recherches à l’encontre de Kalev Mutond, ancien tout puissant administrateur général de l’Agence nationale des renseignements, ANR. Dans cette lettre, le procureur général près la cour d’appel de Kinshasa-Gombe, Robert Kumbu Phanzo explique que les raisons « ne subsistent plus ».
Poursuivi entre autres pour torture physique et morale, arrestations arbitraires, détention illégale, menaces de mort et tentative d’assassinat sur d’anciens détenus, tous opposants farouches à Joseph Kabila, Kalev Mutond a quitté le pays en 2021.
Considéré comme l’un des piliers de l’ancien régime de Joseph Kabila, Kalev Mutond devait comparaitre pour les griefs précités. Des infractions qu’il avait commises pendant qu’il dirigeait l’ANR.
L’ex administrateur général de l’ANR est rentré à Kinshasa après plus d’une année de cavale qui l’a conduit dans plusieurs pays notamment, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, le Togo ou encore le Congo-Brazzaville. Son retour a été négocié, d’après plusieurs sources proches du dossier.
Cette décision de la justice intervient après que l’ancien superflic sous Joseph Kabila et ex administrateur générale de l’Agence nationale des renseignements (ANR), Kalev Mutond a, dès son retour, entrepris des démarches de dialoguer avec ses anciennes victimes afin d’obtenir leur pardon. L’un d’eux, Jean Bertrand Ewanga lui avait accordé son pardon et retiré sa plainte.
Le 20 mai 2021, le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe s’était déclaré, incompétent de juger l’ex administrateur général de l’Agence nationale des renseignements (ANR) en évoquant sa qualité de directeur général dans l’administration publique au moment des faits.
En janvier, le Conseil de l’Union Européenne a décidé de retirer Kalev Mutond de la liste des personnalités congolaises qui faisaient l’objet de mesures restrictives de l’UE en raison de leur implication dans des violations des droits de l’homme et de leur rôle dans l’entrave au processus électoral de 2018. Ces mesures restrictives individuelles autonomes de l’UE ont été adoptées par le Conseil pour la première fois en 2016.