Dans un rapport confidentiel, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a annoncé que la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) est entrée dans sa phase finale malgré une situation sécuritaire en détérioration.
Ce document de 15 pages adressé au Conseil de sécurité de l’ONU dépeint un tableau sombre de la situation sécuritaire, humanitaire et politique dans le pays. Il expose en même temps un plan de retrait accéléré et responsable de la Mission onusienne, après 25 ans de présence sur le territoire congolais.
Selon le secrétaire général de l’ONU, « les tensions régionales se sont encore aggravées ces 12 derniers mois et la situation humanitaire s’est considérablement détériorée ». A ce constat s’ajoutent le déplacement des centaines de milliers de civils et l’accroissement des actes de violence sexuelle contre les enfants qui auraient doublé entre 2021 et 2022.
« Dans l’est du pays, dans les deux provinces les plus affectées par les violences, 28% de la population du Nord-Kivu et 39% de la population de l’Ituri est déplacée, soit environ quatre millions de personnes », indique le rapport confidentiel qui a fuité.
Au cœur de cette situation, il ya les terroristes du M23 qui occupent plusieurs territoires à l’Est de la RDC procédant à « des arrestations arbitraires et à des exécutions sommaires », renchérit le rapport.
Mécontentement et frustration à l’égard de la Monusco
Alors que les derniers rapports du groupe d’experts de l’ONU font état de la présence des militaires Rwandais en RDC, le secrétaire général de l’ONU ne mentionne pas la présence de troupes de l’armée rwandaise (RDF) aux côtés des terroristes du M23 sur le sol congolais. Ces rapports ont poussé de nombreux pays, dont ceux de l’Union européenne, les USA, à condamner le Rwanda pour son implication dans ce conflit.
La Mission de l’ONU demeure l’une des cibles du mécontentement et de la frustration des populations qui lui reprochent de faire preuve de passivité», précise le Secrétaire général dans son rapport. Plusieurs manifestations ont été organisées dans les provinces de l’est du pays pour exiger le départ de la Monusco.
L’ONU par voie de son secrétaire général réaffirme dans ce rapport sa volonté d’assurer « un retrait accéléré et responsable de la mission » conformément à la volonté du gouvernement congolais.
Cependant, les Nations unies tirent la sonnette d’alarme sur un départ prématuré qui aurait « des conséquences pour les civils qui comptent sur la mission pour assurer leur protection».
Faut-il le rappeler, le gouvernement de la RDC s’est engagé depuis novembre 2022, sur un plan de retrait à la suite de plusieurs réunions qui se sont tenues autour du Président de la République après les évènements malheureux que le pays a connus, il y a quelques mois. Au cours de ces échanges, les deux parties avaient convenu de travailler sur le plan de retrait avec la Monusco, y compris pour raccourcir le délai.
Lors d’une visite à New York, en marge de l’assemblée générale des Nations unies, le Président de la RDC Félix Tshisekedi avait déclaré sur les antennes de France 24 qu’après l’élection présidentielle prévue le 20 décembre de cette année, « il n’y aura plus de raison que la Monusco reste.»
La Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc), devenue la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) le 1er juillet 2010, est une mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo de l’ONU. Elle a été créée par la résolution 1279 du Conseil de sécurité en date du 30 novembre 1999.