En République démocratique du Congo, la machine électorale est déjà en marche. Après l’opération d’identification couplée à l’enrôlement des électeurs sur la grande partie du territoire national et la publication du fichier électoral, la commission électorale nationale indépendante a rendu publiques les listes des candidatures retenues pour les élections législatives nationales du 20 décembre prochain.
Malgré l’absence remarquée de la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila et de l’opposant Martin Fayulu, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, qui exigent entre autres la révision de la loi électorale, la recomposition de la Cour constitutionnelle ou même l’audit externe du fichier électoral, la commission électorale nationale indépendante (CENI) a réceptionné 28 791 candidatures à la fermeture des centres de réception des candidatures et 3. 796 sont déclarées non conformes alors que 24 995 sont déclarées conformes dont 23 653 recevables.
A la différence des législatives nationales de 2018 où le total des candidatures était estimé à 19.698, cette année un peu plus de 24000 candidats seront en lice pour 500 sièges à la chambre basse du parlement de la RDC.
Les « éternels » candidats…
A Kinshasa, capitale de la RDC, les circonscriptions électorales sont réparties par rapport aux districts qui constituent la mégapole. Il s’agit notamment de Mont Amba, Tshungu, Funa et Lukunga.
Pour ce qui est particulièrement du district de Lukunga qui regroupe en son sein les communes de Barumbu, de la Gombe, de Kinshasa, de Kintambo, de Lingwala, de Ngaliema et de Mont Ngafula, quatorze (14) sièges sont à pourvoir.
Sur les listes provisoires, en attendant les recours introduits à la Cour Constitutionnelle, au moins 8000 candidats ont été jusqu’ici retenus pour 14 sièges. Quelques figures de proue de l’arène politique de la RDC vont (de nouveau) essayer de conserver leur siège pour certains et pour d’autres, se faire élire pour la toute première fois.
Il s’agit notamment de Kayumba Shikilwe Bernard, Ntambwe Mposhi Charmant Eliezer, Mayobo Mpwene Godefroid, Te Litho Tenge Didier Nswal Kangu Yves, Kambinga Katomba Germain, Moleka Nsolo Wivine, Masumbuku Nyenyezi Solange, Diongo Shamba Franck, Bussa Obambule Gaël, Mukebayi Nkodo Hugues-Mike.
Des ministres à la défensive
Toujours en fonction, quelques membres du gouvernement central veulent également s’assurer d’un siège à l’assemblée nationale. Sur cette liste figure l’actuelle ministre des mines N‘samba Kalambayi Antoinette qui a postulé pour le compte du parti politique, Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS/Tshisekedi, le ministre des Sports et Loisirs, Kabulo Mwana Kabulo François Claude, pour le compte des Forces Politiques Alliés à l’UDPS. Dans ce registre figure notamment, Moleka Nsolo Wivine, deux fois élue députée nationale pour la législature de 2006 et 2011. Renommée « impératrice » à Kinshasa, c’est seulement en 2018 que la « très députée nationale » sera déboutée. Cependant, lors du deuxième remaniement du gouvernement Sama, Wivine Moleka a été nommée vice-ministre des Hydrocarbures.
Des activistes aussi sur le ring
Quelques acteurs de la société civile mieux connus du grand public ont visiblement opté pour la politique active. Particulièrement à Lukunga, le célèbre avocat qui a également évolué aux côtés du Conseil de l’Apostolat des laïcs catholiques (CALCC) et le ministère des laïcs protestants (MILAPRO), Hervé Diakiese Kyungu et Gloria Senga, charismatique militante du mouvement citoyen « LUCHA », ont déposé leurs candidatures. L’ex militante de la LUCHA, passant brièvement par le parti politique de Matata Ponyo, a finalement postulé pour le compte d’Envol de Delly Sesanga.
Un candidat à la présidentielle de 2018 en course
À l’absence de Martin Fayulu, candidat à la présidentielle de 2018 qui a été élu député national dans la circonscription électorale de Lukunga, Mokia Mandembo Gabriel, lui aussi candidat président au même scrutin, est cette fois-ci en course pour un siège à l’assemblée nationale. Natif de Bumba, Mokia a postulé pour le compte de la formation politique « À Nous de Bâtir le Congo ».
Des nouveaux visages
Comme chaque année électorale, quelques nouvelles figurent se sont présentées pour tenter de conquérir à ces jeux démocratiques. Il s’agit des professionnels des médias et même des hommes d’églises. Kibambi Shintwa Jean-Pierre, Lokala Lokala Patrick, Nyakeru Madenge Mike, Nyakeru Ntali Christian et le prophète Denis Lessie font partie de cette liste à la quête de 14 sièges à pourvoir.
Les candidatures à la députation nationale enregistrées, Denis Kazadi et la commission électorale nationale indépendante (CENI) ont réitéré leur détermination à organiser les élections dans le délai constitutionnel.