Le 20 décembre, c’est déjà demain. A quatre mois des élections présidentielle, législatives et municipales, les quartiers généraux des partis et regroupements politiques s’alignent d’ores et déjà en ordre de bataille. Dans les différentes circonscriptions électorales, les mouvements politiques s’apprêtent à participer à cette grande messe électorale.
Boycottant l’actuel processus électoral, les camps pro-Kabila et pro-Fayulu n’ont pas déposé les listes de leurs candidats pour participer à ces scrutins. Cependant, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié vendredi dernier, les listes définitives des candidatures retenues pour compétir lors des prochaines législatives nationales.
Au total plus de 290 candidats, 580 suppléants et 29 regroupements politiques ont été retenus au Mont-Amba, l’une des circonscriptions de la ville de Kinshasa – composée des communes telles que Kisenso, Lemba, Limete, Matete, et Ngaba – pour essayer de remporter les 11 sièges que la CENI a accordé à ce district kinois.
Sur les 11 députés élus en 2018 pour représenter le Mont-Amba, 7 d’entre eux ont de nouveau postulé pour tenter de conserver leurs sièges pour le prochain quinquennat.
Parmi ces élus du peuple qui vont, une nouvelle fois, se lancer dans la bataille électorale, figurent Raphaël Kibuka et Daniel Mbau du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), Pius Muabilu – actuel ministre de l’Urbanisme et habitat – de l’Alliance pour l’alternance d’un Congo prospérer et grand, Daniel Safu d’Ensemble pour la République, Remy Massamba de l’Union pour la démocratie et le progrès social, Jean-Baudouin Mayo de l’Union pour la nation congolaise et alliés, ainsi que Pierre Kangudia de l’Action pour l’unité nationale.
Kabund, Motemona, Mbikayi et Mbungu, les grands absents
L’ancien président intérimaire de l’UDPS et premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund sera probablement le plus grand absent de ces législatives au niveau de Mont-Amba. Arrêté depuis maintenant une année, celui qu’on surnomme « le maître nageur » n’a pas déposé sa candidature et en même temps son parti politique l’Alliance pour le changement n’a pas été retenu dans la liste des partis politiques autorisés à fonctionner en République démocratique du Congo.
L’actuel vice-ministre des Mines, Godard Motemona et l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikayi, n’ont également pas figuré dans la liste des candidats retenus pour les élections législatives de décembre prochain. Toutefois, Steve Mbikayi a expliqué que le regroupement AAAP dont est membre son parti a bel et bien atteint le seuil. A cet effet, le Front Patriotique 2023 « sert de mosaïque à AAAP pour absorber le trop plein de ses candidats ».
En outre, l’ancien vice-gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Néron Mbungu, élu au même district en 2018, n’a pas également figuré dans la liste de la CENI.
UDPS, MLC, UNC … l’Union sacrée en supériorité numérique
Le refus des regroupements politiques proches des opposants congolais Joseph Kabila et Martin Fayulu, a largement laissé la voie libre à l’Union sacrée de la nation – plateforme politique au pouvoir – qui a présenté plusieurs candidats dans les différentes circonscriptions électorales.
Au Mont-Amba, l’UDPS de Félix Tshisekedi, le MLC de Jean-Pierre Bemba et l’UNC de Vital Kamerhe, tous membres de l’Union sacrée de la nation, ont aligné chacun 11 candidatures pour les 11 sièges disponibles.
Cerise sur le gâteau, l’UDPS a même positionné son secrétaire général, Augustin Kabuya, comme candidat dans cette circonscription. A cela s’ajoute la présence de l’actuel ministre de l’intérieur, Peter Kazadi – également membre de l’UDPS – qui s’est stratégiquement présenté sur la liste du regroupement Action alternative des acteurs pour l’amour du Congo.
A l’absence d’une partie de l’opposition, l’Union sacrée de la nation devra plutôt faire face aux 22 candidats indépendants qui ont été retenus pour les prochains scrutins, mais également aux 11 candidats issus d’Ensemble pour la République de l’opposant, Moïse Katumbi.