Une nouvelle attaque des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) a entraîné lundi 28 août la mort d’au moins quinze personnes dans la province de l’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo, ont indiqué des sources locales.
D’après le président de la société de Behema-Nord, Charité Banzaï, ces miliciens ont mené dimanche une attaque dans un camp de pêcheurs à Gobu, une zone enclavée. L’attaque a duré « un peu plus de deux heures et a fait au moins quinze morts », a-t-il indiqué, déplorant le fait que ces « miliciens ne soient ni attaqués ni traqués ».
À en croire Pilo Mulindo, chef de la chefferie de Bahema Nord, il s’agit de « neuf civils, un militaire et quatre CODECO tués ». Il évoque qu’il ne s’agit que d’un bilan pour l’instant provisoire.
Interrogé par l’AFP, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée a lui aussi accusé les
Codeco d’avoir attaqué les civils qui étaient en pleine prière le dimanche dans leur église à Gobu, au bord du lac Albert, qui marque la frontière avec l’Ouganda. « Nos éléments ont riposté à cette attaque, ces miliciens sont poursuivis », a-t-il ajouté, sans avancer de bilan dans l’immédiat.
La Codeco est une milice de plusieurs milliers d’hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, ainsi que l’armée de la RDC. Ses attaques et celles d’autres milices communautaires sont récurrentes en Ituri, principalement au nord de Bunia, chef-lieu de la province. Une semaine plus tôt, sept autres personnes avaient été tuées dans la même zone, a rappelé Banza.
Après une décennie d’accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017. Selon l’ONU, ce conflit a provoqué la mort de milliers de civils et la fuite de plus d’un million et demi de personnes. Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu’à l’intervention d’une force européenne, l’opération Artémis, sous commandement français.
Plusieurs groupes armés, tels que le M23, parfois soutenus par des pays voisins, sévissent depuis trois décennies dans l’est de la RDC, région notamment riche en minerais.