Quelques jours après la répression sanglante des manifestants non armés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, le gouvernement central a annoncé tard dans la soirée du 4 septembre, des mesures prises à la suite des auditions menées par la Commission Interministérielle instituée le 1er septembre 2023 par le Président de la République.
Après s’être entretenue avec les forces vives et avoir auditionné les différentes autorités civiles et militaires du Nord-Kivu du 03 au 04 septembre, cette commission constituée notamment des vices-premiers de l’Intérieur et de la Défense a résolu de rappeler à Kinshasa, Constant Ndima, gouverneur militaire et commandant des opérations militaires de cette province placée sous état de siège depuis mai 2021.
Dans le même ordre, Kinshasa a annoncé la suspension du commissaire supérieur principal Bongo Wifema José, commandant en charge des opérations de la ville Goma et du commissaire supérieur Luna Kimanga Martin, commandant en charge des renseignements dans la ville de Goma, tous les deux officiers de la Police Nationale Congolaise ainsi que leur rappel dans la capitale.
À ces deux mesures s’ajoutent:
- La prise en charge des obsèques des victimes par le Gouvernement;
- L’organisation des obsèques de l’Agent de Police Principal Kipapa Safari, sauvagement abattu par les membres de la secte;
- La prise en charge des soins des blessés par la Province du Nord-Kivu;
- La libération de Kabanza Mugabo Josué, militant d’un mouvement citoyen interpellé le lendemain des manifestations.
Le gouvernement envisage par ailleurs, identifier et fermer toutes les églises non en règle avec la Loi.
« Le gouvernement réitère son invitation aux familles des victimes d’entrer en contact avec l’Auditeur Militaire Supérieur de la Province du Nord-Kivu, afin de dénoncer d’autres faits infractionnels non connus à ce jour », peut-on lire dans cette note parvenue à POLITICO.CD.
La dernière marche voulue pacifique des fidèles de la secte « Uzalendo » a fait au moins 43 morts et une cinquantaine de blessés, selon le bilan officiel. Ils exigeaient le retrait de la Mission onusienne en RDC (Monusco), de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) du territoire congolais et la levée de l’état de siège jugé « inefficace » deux ans après son instauration par le Président de la République, Félix Tshisekedi.