Le courant ne passe entre les confessions religieuses et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Les avis entre les deux plateformes religieuses au sujet du fichier électoral pour les scrutins de décembre prochain sont intrinsèquement divergents.
Après les allégations du porte-parole et secrétaire de la CENCO, Mgr Donatien Nshole, qui évoquait « l’insistance pour renforcer la confiance du processus électoral au sein de la population », l’évêque-général Dodo Kamba, président de la plateforme des confessions religieuses congolaises, n’est pas resté coi quant à ces propos qu’il trouve « révoltants ».
« La CENCO a le droit de critiquer, mais prôner le chaos après la publication des résultats des résultats des élections, c’est dangereux. Je demande même à nos services d’ouvrir l’œil. Après tout, nous sommes les hommes d’église. Nous avons notre mission évangélique », a déclaré l’évêque Dodo Kamba, invité du Magazine Face-à-face sur Top Congo FM, lundi 4 septembre dernier.
« Mais, si nous arrivons à prôner le chaos, jusqu’à décrire même comment le scénario peut se passer et qu’on prépare le terrain à un courageux pour qu’il prenne les choses en main, ça veut dire que c’est l’apologie du coup d’État que nous dénonçons. Un homme d’église ne peut jamais dire ça », tonne celui qui est à la tête de 9 confessions religieuses dont la Communauté islamique en RDC (COMICO), l’Église Kimbanguiste, l’Armée du Salut et l’Église traditionnelle autochtone.
« Un agenda caché »
Dodo Kamba voit derrière les allégations de cette organisation épiscopale une « tentative de mettre le pays dans le chaos ». Ce qu’il dit ne pas laisser passer, appelant ainsi tous les chefs religieux d’ouvrir l’œil. « Nous n’allons pas laisser notre pays être embrasé par un discours irresponsable. Il faut tenir compte de l’avenir de cette nation. Il y a un agenda caché derrière les propos de quelques responsables de la CENCO. Les langues commencent à se délier. Ça me dérange en tant qu’homme d’église », a-t-il alerté.
Aussi, pense-t-il que cette Conférence des évêques catholiques serait au service d’un politicien car, d’après lui, la CENCO soutient la thèse d’un politique qui pense que les élections ne sont pas la bienvenue et qu’elle partage le même avis par rapport aux intérêts cachés.
« Vous nous avez déjà vu défendre un homme politique par rapport à ses intérêts, par rapport à ce qu’il vit, par rapport à ce qu’on lui fait ? », s’est-il interrogé. « Mais nous avons entendu plusieurs fois les clergés de l’autre côté défendre un homme politique où on sent qu’il y a un intérêt particulier. Nous ne l’avons jamais fait. L’éthique nous interdit de prendre parti ouvertement pour un politique. Nous avons des sentiments, nous avons des frères et sœurs, des membres de nos églises, de nos familles qui sont dans la politique, mais nous restons cohérents en tant qu’hommes d’église », a pesté Dodo Kamba.
Toutefois, il dit rester optimiste quant aux relations qui lient les Confessions religieuses à la CENCO. Bien qu’étant divergents sur certains points, il croit que dans l’avenir ils pourront revenir sur une même table et pourront discuter de la situation du pays ainsi que des décisions à prendre ensemble.