« Les militaires ougandais venus dans le cadre de la mission de l’East African Community (EAC), ont abattu plus d’un million d’arbres dans l’entité de la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo ». C’est ce qu’à révélé Aimé Mbusa Mukanda, notable et défenseur des droits humains dans le territoire de Rutshuru dans une interview accordée à POLITICO.CD ce vendredi 8 septembre.
« Plusieurs parmi des militaires ougandais de l’EAC sont impliqués dans d’exploitation des bois d’œuvre dans le Parc national de Virunga précisément à Mabenga, sur le tronçon Mabenga-Mayamoto, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Ces militaires ougandais amènent des machinistes pour couper ces arbres, afin de les utiliser comme des planches et des charbons qu’ils exportent vers l’Ouganda, via le poste frontière de Bunagana », a dénoncé ce défenseur de l’environnement.
Selon lui, un grand nombre de ces militaires ougandais sont actifs dans l’exploitation des bois dans le Parc national des Virunga. Il reproche à ces exploitants militaires de souiller par conséquent le site RAMSAR et le patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Que ces actes ne restent pas impunis des militaires transformés en exploitants des bois. C’est irrespectueux envers le pays qui leur a fait confiance. Nous souhaitons que les enquêtes soient menées afin d’appréhender et sanctionner les coupables », a-t-il plaidé.
Il y a quelques mois, 14 ONG du Nord-Kivu, actives dans le secteur environnemental, foncier, de l’aménagement du territoire et des droits humains, avaient, dans leur rapport d’enquête menée mentionné les mêmes activités illégales dans cette partie du pays. Ce notable et les défenseurs des droits humains œuvrant en territoire de Rutshuru appellent le gouvernement congolais à la vigilance et à mettre fin à la destruction environnementale.
« L’activisme des groupes armés dans le parc des Virunga laisse à désirer. Sur l’axe Mabenga-Kabaraza-Kamunga, dans le territoire de Rutshuru, des militaires ougandais déployés pour le compte de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) ont été clairement identifiés parmi les trafiquants des ressources naturelles du parc et ils exercent sans être inquiétés », s’indignent les activistes.
Selon le renseignement de ces acteurs de la société civile congolaise, les contingents ougandais escortent même les véhicules qui transportent les produits issus du pillage jusqu’à Bunagana, cité frontalière entre la RDC et l’Ouganda. Le regroupement des ONGs a profité de cette occasion pour dénoncer l’implication de certains éléments des FARDC dans la destruction du parc de la Salonga, le plus vieux parc d’Afrique, dans le territoire de Nyiragongo.