Transféré au Parquet de grande instance de la Gombe ce lundi 11 septembre après trois nuits de détention au commissariat provincial de la police de Kinshasa, Stanis Bujakera, journaliste, directeur de publication adjoint de ACTUALITE.CD a été placé sous mandat d’arrêt provisoire.
Interpellé depuis vendredi à l’aéroport international de N’djili, le correspondant de Jeune Afrique s’apprêtait à prendre son vol pour Lubumbashi. Il a été auditionné à trois reprises sur le meurtre de Chérubin Okende.
Son arrestation est à la base d’un tollé général. Les chancelleries étrangères, les acteurs socio-politiques ont déploré une arrestation « arbitraire » ainsi que sa détention « illégale ». Depuis l’arrestation de ce professionnel des médias, des voix se lèvent pour exiger sa libération sans condition.
Les faits reprochés au journaliste sont entre autres, la « propagation des faux bruits » et « la diffusion des fausses informations ».
La justice congolaise se base notamment sur un article publié par Jeune Afrique, le 31 août dernier et qui relève certaines informations du déroulement des enquêtes sur le meurtre du ministre honoraire Chérubin Okende. Stanis Bujakera n’a cependant été auteur de cet article dont le gouvernement à travers le vice-premier ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, a formellement contesté l’authenticité.
Pour plusieurs, cette arrestation est un affront à la liberté de la presse et un rétrécissement de l’espace démocratique à seulement trois des élections présidentielle, législatives et municipales.