Alors que la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) ne cesse de vanter son influence sur la protection des civils « en intensifiant des actions sur terrain », certaines organisations citoyennes y compris des ONGs qui militent pour la recherche de la paix pensent le contraire.
Ce lundi 11 septembre, le porte-parole intérimaire de la force onusienne, le lieutenant colonel Mutunga a affirmé qu’au-delà d’avoir empêché plusieurs attaques des groupes armés dans la province de l’Ituri, elle contribue promptement à l’éradication de l’insécurité en intensifiant des actions sur terrain pour protéger les civils.
Cette déclaration est tombée comme « une provocation éhontée de moquerie » selon que les avis ont été donnés par des organismes apolitiques.
La Monusco, un appui ou un joug de plus ?
Dans un entretien avec POLITICO.CD ce mardi 12 septembre, l’ONG Forum de paix, a noté « amèrement » que la Monusco demeure dans un tollé en justifiant son « échec par des sorties médiatiques inopportunes et choquantes ».
D’après maître Justin Matete son coordonnateur, cette Mission de l’ONU est restée absente dans la mission qui lui est assignée. A l’en croire, les civils n’assistent qu’au « paradoxe interactif » de sa protection par cette force qui se veut problématique pour la nation congolaise. Il ajoute que depuis sa présence, le principe sur la sacralité de la vie humaine est vidé de toute substance du fait que le nombre de civils tués même dans des zones contrôlées par les éléments de la force onusienne ne cesse de grimper. Pour lui au stade actuel, la Monusco constitue un problème de plus pour le Congo.
« On assiste à un paradoxe. Combien de civils sont tués dans les zones contrôlées par cette Monusco? C’est simplement ridicule, s’il faut parler du bilan de la Monusco et la preuve de ce ridicule se sont toutes ces marches de contestations pour exiger son départ. La Monusco est un autre problème qui s’ajoute sur d’autres. Elle devient donc un autre problème lorsqu’elle fait le contraire de sa mission. Ce ne sont que des alibis liés aux résolutions, vous avez des principes mais des vies humaines restent en péril et donc vous privilégiez les principes mais vous laissez les vies humaines en danger. Cela qu’on arrive à dire que certaines personnes qui se trouvent dans cette machine Monusco, n’ont pas une sensibilité, n’ont pas un cœur », a-t-il asséné estimant que le gouvernement doit prendre ses responsabilités face aux incidences relevées, car selon lui, ce qui manque à la Monusco c’est la volonté.
La Monusco, entre passivité et inaction
Dans ce même registre, la société civile de la ville de Beni, pense quant à elle, que le mandat de la Monusco est plus théorique que pratique. Elle dit constater que, malgré la présence de ses troupes, des tueries à grande échelle de civils sont observées, voire la création des groupes armés dont la Monusco est censée anéantir avec les FARDC.
La société civile de Beni dénonce par ailleurs ailleurs des abus commis par certains agents de la Monusco. Elle est revenue notamment sur les récentes tueries dans des manifestations exigeant le retrait de la Mission onusienne. « Des enquêtes annoncées n’ont toujours pas eu de suite », déplore la société civile.
« Quand la population réclamait le départ de la Monusco nous avons assisté à des morts, nous demandons des enquêtes, mais toujours pas disponibles. Nous avons enregistré des morts, dont l’œuvre est de cette force de la Monusco. D’ailleurs mieux nous avons déjà suspendu notre collaboration avec la force de la Monusco. Nous pensons qu’elle doit partir. Nous condamnons la passivité , c’est-à-dire de la manière dont la force de la Monusco a réagi », a indiqué John Kambale, rapporteur de cette structure citoyenne.
Le gouvernement par le biais du Vice-premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a saisi le président du Conseil de sécurité de l’ONU pour réitérer l’option levée par le gouvernement d’accélérer et d’avancer, le retrait « échelonné, responsable et durable » de la Monusco.