Face à une montée en flèche des appels au retrait définitif de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), la Force onusienne accentue sa communication pour faire comprendre aux congolais, son apport dans le rétablissement de la paix dans l’Est du pays.
Le Lundi, le lieutenant-colonel Mutunga, porte-parole intérimaire de la MONUSCO a révélé que leurs troupes continuent de travailler en étroite collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sur la base du système d’alertes communautaires, et ensemble, ils ont réussi à déjouer plusieurs attaques armées dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, « grâce à la vigilance des civils ».
Ces propos faisant l’apologie du travail abattu par la Mission onusienne sur le territoire congolais ont été réitérés dans une communication datant du mardi 12 septembre, relative à la fin du mandat du général Enock Ntonya, commandant sortant de la Brigade d’intervention de la MONUSCO (FIB).
« Contrairement à ce que certains pensent, nous faisons beaucoup, chaque jour, et même en dehors de la région de Beni, pour le retour de la paix dans l’est de la RDC […] La plupart des actions de la Brigade d’intervention de la MONUSCO ne sont pas portées à la connaissance du public et ne peuvent pas l’être », déclarait-il quelques minutes avant de quitter la ville de Beni pour celle de Goma, d’où il s’est envolé pour regagner son pays, le Malawi.
Tout en saluant la collaboration dont la MONUSCO bénéficie de la part de l’armée congolaise, qui selon lui sans elle, « il serait difficile voire impossible de gagner la guerre contre les groupes armés qui écument la région », l’officier malawite a affirmé que la MONUSCO compte à son actif énormément de réalisations et ses troupes ne « dorment pas ».
« Donnez-nous l’appui que nous voulons et nous vous défendrons mieux. Je crois que si nous continuions à travailler en étroite collaboration : communautés, chefs, autorités, FARDC, MONUSCO, tout sera facile, car l’information c’est le pouvoir. Donnez-nous la vraie information et non des informations erronées pour nous permettre de planifier des opérations afin de neutraliser ces groupes armés », a argumenté le général Enock Ntonya.
Cependant, 24 ans après son déploiement sur le sol congolais, la MONUSCO peine encore à faire l’unanimité à travers ses opérations de terrain. Cette réalité fait en sorte qu’au niveau national les voix se lèvent depuis plusieurs années pour dénoncer son « inefficacité » et exiger son retrait « immédiat ».
Entre 2022 et 2023, au moins trois manifestations pour demander le départ « immédiat » de la MONUSCO – se soldant souvent par des pertes en vies humaines suite aux répressions sanglantes – ont eu lieu dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, épicentre de l’agression rwandaise.
Récemment, c’est le gouvernement congolais lui-même qui, par le truchement de son ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a saisi le Conseil de sécurité des Nations Unies pour rappeler l’option levée par le gouvernement d’accélérer et d’avancer à la fin de 2023, le retrait échelonné, responsable et durable de la MONUSCO, décision prise par le Conseil dans sa résolution du 27 mars 2018 et dont le plan de transition élaboré a été adopté dans sa résolution du 20 décembre 2021.