Lors de la cent-treizième réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 15 septembre, le Président de la République, Félix Tshisekedi est revenu sur la nécessité de lutter contre les antivaleurs dans le système judiciaire.
Face aux décisions judiciaires qui s’apparentent au hasard et à la théâtralisation de la justice, le Chef de l’État a instruit quelques membres du gouvernement de tout même en œuvre pour permettre au Conseil supérieur de la magistrature de faire fonctionner les chambres de discipline.
« Dans le cadre de ces efforts pour l’édification d’un état des droits en RDC, le Président Tshisekedi est revenu sur la nécessité de lutter contre les antivaleurs et la capitalisation des réformes dans le système judiciaire. Nous devons avoir des hommes et des femmes de loi nés de nouveau, des hommes et des femmes pétris de valeurs morales intraitables, de qualités intellectuelles éprouvées », a rapporté Patrick Muyaya.
Pour ce faire, dit-il, le Président de la République a recommandé une formation continue et l’instauration de la sanction qui requiert un fonctionnement efficient des chambres de discipline au sein du Conseil supérieur de la magistrature.
À cet effet, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a fait savoir que Félix Tshisekedi a chargé le gouvernement, à travers les ministères du Budget et des Finances, de tout mettre en œuvre pour couvrir tous les ressorts de la République de magistrats en nombre suffisant dans le but de participer à la restauration de l’autorité de l’État.
En juillet dernier, le Chef de l’État, Félix Tshisekedi avait estimé que la justice pourrait être considérée comme la tâche d’huile sur son premier quinquennat, lui qui s’est d’ores et déjà déclaré candidat à sa propre succession.
« S’il y a un bémol à mettre sur mon bilan, je ne suis pas satisfait du bilan dans le domaine de la justice. J’ai beaucoup compté sur le pouvoir judiciaire. Comme on le dit dans la bible, la justice élève la nation. Malheureusement dans notre cas, la justice détruit notre Nation. J’ai tout mis en œuvre pour essayer de faire comprendre, surtout aux chefs d’institutions ma vision, mais malheureusement, je n’ai pas l’impression que nous sommes sur le même diapason », avait déploré Félix Tshisekedi répondant aux questions des congolais lui transmises sous forme d’une interview par sa porte-parole, Tina Salama.
Des décisions judiciaires s’apparentent au hasard et à la théâtralisation de la justice
Accusé d’instrumentaliser la justice à travers des arrestations «arbitraires» afin de taire les opinions hostiles à son pouvoir et des opposants, le président de la République démocratique du Congo avait réfuté toute implication dans les démarches visant l’arrestation ou même la libération de certaines personnes.
«Nous récoltons souvent la critique de l’opinion de manière injuste. Par exemple, lorsqu’on met quelqu’un en prison de façon préventive, en attendant son jugement, et qu’on le libère après, on pense toujours qu’il y a l’intervention de l’Etat. Je peux vous le dire devant Dieu, je ne suis intervenu dans aucun cas de ce pays pour demander l’arrestation ou la libération de quelqu’un, jamais. Parce que je veux que la justice soit indépendante », avait-il argué tout en supputant que les institutions doivent être libres d’exercer leur pouvoir sans contraintes venant de la hiérarchie. « Je pense que cette justice a besoin de réformes », avait-il martelé.
Lors de la soixante-douzième réunion du conseil des ministres, Félix Tshisekedi avait insisté sur la rationalisation de l’action de la justice dans le renforcement de la gouvernance publique et de l’Etat de droit. Ce rappel à l’ordre survenait après qu’il a constaté des décisions judiciaires qui, dit-il, s’apparentent au hasard.
Félix Tshisekedi avait rappelé lors de cette réunion, le rôle pivot reconnu à la justice dans l’architecture constitutionnelle de la RDC.
Il avait déclaré avoir constaté que, loin de se relever de ses faiblesses pour l’instant, la justice va encore mal s’invitant sur le banc des accusés, à la grande incompréhension et désolation des congolais.
« Chaque jour, dans tous les coins du pays, le peuple assiste abasourdi scandaleusement à des actes ou comportements de certains acteurs judiciaires ainsi qu’à des actions ou décisions judiciaires, à la limite du hasard et de la théâtralisation de la Justice, creusant davantage la méfiance devenue légendaire entre le peuple et la Justice », avait fustigé Félix Tshisekedi précisant qu’au regard des dysfonctionnements relevés tant pour ce qui concerne la Justice pénale, la Justice civile ou administrative qui sont la voie qui mène à la justice est assimilée à tort ou à raison à «un vrai chemin de la croix».
Ainsi, il avait interpellé le Conseil Supérieur de la Magistrature à se mobiliser pour relever efficacement le défi de la régulation administrative et disciplinaire de la Magistrature.