La course à l’élection présidentielle du 20 décembre de cette année a déjà été lancée. La machine électorale est en marche.
Alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a ouvert ses bureaux depuis quelques semaines pour réceptionner les candidatures à la magistrature suprême, quelques ténors de l’opposition de la République démocratique du Congo semblent encore taiseux. Les plus attendus à l’instar de l’habitué Martin Fayulu qui conditionne toujours sa participation par l’audit du fichier électoral, la recomposition de la centrale électorale et de la Cour constitutionnelle, ou même de Moïse Katumbi qui avait été écarté en 2018 en raison de ses démêlés avec la justice n’ont pas encore déposé leurs candidatures.
Mais au Sud-Kivu, le gynécologue et Prix Nobel de la paix 2018 pourrait bien briguer la présidentielle. En effet, « l’homme qui réparent les femmes », Denis Mukwege, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a reçu un fonds pour le paiement de sa caution issu des contributions des femmes à travers toute la République démocratique du Congo.
A la réception de ce fonds, Denis Mukwege qui n’a pas ouvertement déclaré sa candidature à la prochaine présidentielle, a dit compter sur les congolais pour qui, il a combattu depuis une quarantaine d’années.
« Vous avez vu qui a donné l’argent, mais il y a des gens qui continuent à diffuser des fausses informations. Les personnes cultivées comprennent que mes discours ne sont pas appuyés par l’Occident », a déclaré Denis Mukwege affirmant n’avoir besoin d’aucune alliance.
« Je n’ai ni besoin de l’appui de l’orient ni de l’occident, ni même de nos voisins. Aujourd’hui, je n’ai même pas besoin des alliances avec des traîtres congolais. Vous savez ce qu’ils ont fait dans ce pays. Ça fait 41 ans que je sers ce pays jour pour jour, ça fait 41 ans que que je suis auprès de peuple démuni, ça 41 ans que je défends la cause de la femme », a ajouté le Prix Nobel de la paix 2018.
Au cours de cette même conférence avec la presse, l’initiateur de la Fondation Panzi a par ailleurs démenti les informations selon lesquelles, il serait candidat soutenu par la communauté internationale.
« Je pense que si j’étais l’homme des occidentaux, peut-être qu’ils m’auraient déjà placé comme ils le font pour les autres présidents. Mais moi, je suis avec la base, je me bats avec le peuple congolais et je le ferai avec toute fierté car je crois en ce que nous venons de commencer aujourd’hui », a argué Mukwege.
Précédemment annoncé aux côtés de Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga qui ont fait bloc pour faire face à la candidature de Félix Tshisekedi en lice pour un deuxième mandat, le docteur Denis Mukwege pourrait finalement faire cavalier seul aux scrutins de décembre.
Pour l’instant, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a enregistré que les candidatures de Matata Ponyo (LGD), Constant Mutamba (DYPRO) et Rex Kazadi à la présidentielle.