La Cour militaire du Nord-Kivu a condamné à mort, le colonel Mike Mikombe, commandant de la Garde Republicaine à Goma, pour la fusillade du 30 août ayant fait 57 morts lors d’une manifestation des adeptes d’un groupe mystico-religieux « Wazalendo » dans la province du Nord-Kivu.
Cette condamnation a été prononcée lors de la dernière audience de la Cour militaire du Nord-Kivu qui jugeait outre le colonel Mikombe, le lieutenant-colonel Bawuli et quatre soldats de la Garde Républicaine.
Ainsi, la justice militaire a prononcé une peine de 10 ans de servitude pénale principale pour meurtre et tentative de meurtre à l’encontre de trois soldats de la deuxième classe avant d’acquitter le lieutenant colonnel Bawuli et le soldat Kabamba Ibula Idriss.
« La cour militaire du Nord-Kivu siégeant en matière répressive et en procédure de flagrance au premier degré, rend ce jour l’arrêt dont le dispositif est le suivant, condamne le prévenu Mikombe comme suit: à la peine de mort pour meurtre et tentative de meurtre. Sont condamnés à 10 ans de servitude pénale principale pour meurtre et tentative de meurtre, les 3 autres soldats de 2emeclasse au côté de qui leur frère d’arme Kabamba Kabula Idriss et et le lieutenant-colonel Bawili Mbolitini Donatien ont été acquittés », a prononcé le premier président, le colonel magistrat Kabeya Yahani Ben, à l’audience publique de ce lundi 02 octobre 2023.
Ces différents verdicts sont tombés tard dans la nuit du lundi 2 octobre après les plaidoiries de la défense et de la République démocratique du Congo prise comme civilement responsable. Ces trois militaires condamnés avec le colonel Mike Mikombe sont tous soumis au payement des amendes. Par l’entremise de maître Serge Lukangu, les avocats de la défense ont promis d’interjeter appel à la Haute Cour militaire.
Tout au long du procès, le chef des renseignements militaires désigné sous le nom de code MP002 avait affirmé le 13 septembre que « l’ordre de se tirer était donné par le colonel Mike Mikombe de la Garde Républicaine ».
En réplique, le colonel Mike Mikombe avait nié avoir donné l’ordre de tirer. Il a par contre affirmé que c’est lui qui a plutôt ordonné à la radio que les tirs cessent avant de préciser également que c’est encore lui qui avait demandé aux adeptes de quitter le lieu car leur vie était en danger.
« Quand j’ai vu que les négociations entre des officiers et ces adeptes traînaient, je suis venu leur dire de quitter parce que leurs vies étaient en danger. Quand je me suis retourné dans ma jeep, c’est à ce moment-là que j’avais entendu des tirs », avait-il dit.
Le 30 août dernier, la manifestation contre la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), ainsi que les ONGs internationales à l’appel d’un mouvement mystico-religieux communément appelé « Wazalendo » avait été réprimée par la Garde Républicaine faisant 57 morts selon le gouvernement.