Le Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula a été interrogé mardi 23 octobre, sur la montée du phénomène « Wazalendo », un groupe d’autodéfense constitué principalement des jeunes qui font face à l’appétit expansionniste de l’armée Rwandaise (RDF) camouflée derrière le mouvement terroriste du 23 mars, M23 dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC.
Devant les professionnels des médias, le chef de la diplomatie congolaise a rappelé que la défense de l’intégrité territoriale lorsqu’elle est menacée, est une obligation pour tout congolais.
« Un autre point important à noter est que la population est présente et nous dit qu’elle ne se sent pas protégée. Nous continuerons à renforcer la sécurité en collaboration avec la population. C’est pourquoi il y a le phénomène Wazalendo et nous en prenons bonne note. Nous ne pouvons pas ignorer le fait que nous avons une constitution qui oblige chacun d’entre nous à défendre la République, l’État, l’intégrité territoriale, les populations et les lois de la République. Ainsi, il est inacceptable de reprocher à un Congolais de se lever, de prendre les armes, de faire preuve de courage et de défendre le pays. C’est on ne peut plus clair. Aucun pays digne de ce nom n ‘agirait différemment », a martelé Christophe Lutundula.
Des patriotes et non des forces négatives
Loin d’être une milice, « Wazalendo », qui littéralement signifie « patriotes » en Kiswahili, est l’appellation attribuée à ces jeunes qui se réunissent désormais dans presque chaque localité du Nord-Kivu depuis la résurgence du mouvement terroriste M23, supplétif de l’armée Rwandaise en janvier 2022.
« Lorsque des compatriotes défendent la patrie, vous ne pouvez pas les qualifier de forces négatives. Il faut tenir compte des zones où ces opérations se déroulent, ce sont des zones sous occupation. En conformité avec la feuille de route de Luanda que nous suivons depuis novembre 2022, le gouvernement s’en tient au respect du cessez-le-feu et au processus que nous avons entamé », a déclaré le ministre congolais de la Communication et Médias, clarifiant la position du gouvernement.
Si le gouvernement congolais admire la « bravoure » de ces jeunes patriotes qui ne sont pas à considérer comme des forces négatives, l’ONU a pour sa part, exprimé sa crainte face à la croissance de nombre des groupes armés qui pourrait causer un nouveau cycle de violences.
« La multiplicité des groupes d’autodéfense constitués de citoyens armés, connus sous le nom de Wazalendo, qui affirment combattre le M23 pour défendre l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, soulève d’autres problèmes de sécurité et pourrait contribuer à un nouveau cycle de violences, notamment des attaques motivées par des considérations ethniques et des représailles », a indiqué le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres dans son dernier rapport sur la situation sécuritaire en RDC.