Co-organisateur du sommet des trois bassins forestiers aux côtés de ses homologues congolais, Denis Sassou Nguesso, et brésilien, Lula Da Silva , le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi s’est adressé samedi 28 octobre à Brazzaville, aux participants de ces assises, en dénonçant une nouvelle fois l’agression de la RDC par le Rwanda.
Lançant un appel de paix entre différentes nations africaines, le Président de la République a expliqué qu’il faudra nécessairement bannir « l’hypocrisie » entre africains et avoir le courage entre africains de « se regarder les yeux dans les yeux », pour se dire qu’il est anormal de s’appeler frères et se poignarder dans le dos, en même temps.
« Il se passe dans le Parc des Virunga, une des réserves naturelles les plus importantes au monde, un activisme armé qui met à mal cet écosystème. Cela n’a pas été décidé à Washington ou à Paris, mais en Afrique et plus précisément à Kigali », a-t-il déclaré.
Tout en saluant cette initiative des trois grands massifs forestiers qui réunissent à eux seuls 80 % de la biodiversité mondiale nécessaire à la régulation du climat, Félix-Antoine Tshisekedi a également épinglé les vols des richesses naturelles du pays par des groupes armés financés par des pays frontaliers et cela, après avoir perpétré des attaques meurtrières et sanglantes contre les populations civiles.
« À l’Est de la République démocratique du Congo, des voisins viennent semer la pagaille, la mort, la désolation, uniquement dans le but de s’enrichir de piller les ressources. Le jour où, nous mettrons fin à ce genre de comportement alors là, oui, nous aurons compris. Parce que là, je suis désolé en tant que Président de la République démocratique du Congo face à ce genre de chose, je ne suis pas tenté de construire des ponts mais plutôt des murs pour protéger notre population », a-t-il expliqué.
Appel au développement des programmes d’investissements
Dans un autre registre, pour Félix-Antoine Tshisekedi, ce sommet est une forme de prélude aux échanges sur la question climatique au grand mess de la COP 28 qui se tiendra à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
L’objectif du sommet, a rappelé le Chef de l’État, est notamment de « mettre en place une synergie d’actions et des stratégies de coopération pour mieux préserver nos forêts, restaurer les écosystèmes et lutter efficacement contre la pauvreté en vue du bien-être de nos populations ». Et pour l’atteindre, il a insisté sur l’accélération et l’intensification de plus de coopération technique et scientifique, en vue du renforcement des capacités des États dans la lutte contre ce phénomène.
Dans le cadre des nouvelles perspectives économiques au niveau global, les États ont été appelés à développer des programmes d’investissements mieux structurés visant non seulement la valorisation des ressources naturelles, mais aussi le renforcement de la résilience des systèmes socio-économiques face à la crise climatique.
« La République démocratique du Congo plaide pour la diversification des sources de financements climatiques, entre autre le développement d’un marché de carbone juste et équitable, comme mécanisme de gestion durable aussi bien des trois bassins forestiers tropicaux que des autres massifs forestiers du monde », a-t-il insisté, tout en affirmant que le rôle stratégique que joue la République démocratique du Congo dans la lutte contre les changements climatiques « n’est plus à démontrer ».
Avec plus de 62 % des forêts du bassin du Congo et environ 70 % de ses tourbières, plus de 52 % des réserves d’eaux douces de l’Afrique, sa méga biodiversité classée 5e au rang mondial, la RDC qui a pris toute la mesure de sa responsabilité naturelle et historique entend assumer son leadership environnemental et climatique naturels, ensemble avec ses pairs de tous les bassins.