Une journée sans taxi a été observée dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu à l’Est de la RDC. Les taximans et chauffeurs de cette contrée du pays ont par cet acte, voulu dire non à la hausse des prix des produits pétroliers. Ils ont manifesté leur indignation à l’égard des autorités du pays qui ne parviennent pas à contrôler la situation.
Cette crise a entraîné une majoration à la tarification des courses de taxis et taxi-bus dans la ville.
« Aucun taxi n’était visible sur plusieurs tronçons notamment Cimpunda ONL Gendarmerie – Carrefour – Place de l’indépendance – Nyawera -Nguba jusqu’à la frontière. Même chose sur l’axe Bagira – Frontière Ruzizi premier. Nous avons refusé de travailler pour dénoncer la hausse des prix du carburant. Le prix est cher. Il est passé de 3500 à plus de 5000 FC. Nous faisons payer 1500 FC par taxi mais les gens refusent. La population réclame la hausse du prix et nous le carburant. Nous travaillons à perte en acceptant le prix d’avant », s’est exprimé un taximan de la ville de Bukavu.
Cette action a été initiée par le mouvement citoyen « Simama Grands Lacs » et la société civile urbaine de Bukavu. Ces deux structures indiquent l’avoir fait pour attirer l’attention des autorités du pays afin de décanter cette situation qui constitue un manque à gagner auprès d’une population à faible revenu.
« Nous avons initié cette action citoyenne pour interpeller les autorités à revoir le prix du carburant qui est aujourd’hui à la pompe à 4000 FC, une hausse de plus de 500 FC. Nous demandons que le carburant soit réduit jusqu’à 2500 FC ou 3000 FC. Nous demandons au ministère de l’Economie d’adapter la situation par rapport aux réalités. Pour nous, nous pensons que c’est trop », a rapporté l’un des membres de la fédération des mouvements citoyens « Simama Grands Lacs », Samuel Matabaro.
C’est depuis quelques jours que la hausse des prix du carburant s’observe dans cette partie Est du pays. Le 23 octobre, une nouvelle structure des prix des produits pétroliers avait été publiée par le ministre de l’Économie nationale, Vital Kamerhe. Le coût du litre d’essence est dorénavant d’environ 3.970 francs congolais (1.58 USD) dans la partie Est du pays, alors qu’à l’Ouest, il est fixé à 3225 francs congolais (1.29 USD).
La nouvelle structure des prix était la condition principale posée par les pétroliers de la partie Est avant de rouvrir les stations et entreprendre l’importation de nouveaux stocks des produits. Pendant ce temps, la circulation est restée difficile à Bukavu.
Les organisateurs de cette action ont salué la décision de la population de respecter ce mot d’ordre et promettent de durcir les actions si la solution n’est pas trouvée.