Le dimanche 26 novembre dernier, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, exprimait son incertitude quant à la tenue des élections dans le délai prévu. Selon lui, même si elles se tenaient le 20 décembre, « il n’y a pas de certitude » que ces élections se déroulent dans les meilleures conditions de transparence.
En réaction, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a, dans un communiqué publié ce mardi 28 novembre, rappelé qu’elle s’est résolument engagée à organiser des élections « crédibles, inclusives, apaisées et transparentes » conformément aux lois du pays, et cela, malgré plusieurs écueils et défis auxquels elle fait face depuis la mise en place de l’actuelle équipe dirigeante en octobre-novembre 2021, « avec 28 mois de retard ».
« La CENI n’a ménagé aucun effort pour s’assurer que les élections se tiennent dans les délais constitutionnels. A moins d’un mois de la date du 20 décembre 2023 prévue pour les scrutins combinés tant au niveau national, provincial que local, le calendrier électoral publié en novembre 2022 est scrupuleusement respecté par la centrale électorale », peut-on lire dans ce document consulté par POLITICO.CD.
A en croire la même source, cet organe d’appui à la démocratie juge la déclaration du cardinal Fridolin Ambongo « inopportune, incendiaire et non constructive », tout en la considérant comme un procès d’intention qui est de nature à « démobiliser » toutes les parties prenantes engagées dans le processus électoral qui amorce son dernier virage, « saboter » tous les efforts entrepris par la CENI pour tenir les échéances électorales dans les délais constitutionnels, ainsi que de « semer la division et la confusion ».
« Cette conclusion prématurée et infondée du numéro un de l’Église Catholique en RDC, a pour but de préparer le lit de la contestation et de jeter à tout prix le discrédit sur le processus électoral », a rétorqué Patricia Nseya, rapporteur de la CENI.
La CENCO et l’ECC invitées à se désolidariser d’Ambongo
Dans la suite de sa communication, la CENI a expliqué que ces propos pourraient « remettre en cause » la relation de confiance et de respect mutuel qu’elle tente de construire avec la Mission d’observation électorale conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC).
A cet effet, la CENCO et l’ECC ont été invitées par la CENI à se désolidariser publiquement des propos tenus par le cardinal Fridolin Ambongo, pendant la période de campagne électorale, devant des jeunes qui constituent une frange importante de l’électorat.
« Si l’orthodoxie d’une mission d’observation électorale professionnelle n’est pas respectée par la MOE CENCO/ ECC, la CENI doute que cette mission contribue efficacement à l’apaisement de l’environnement politique et social dans lequel les scrutins vont se dérouler et en tirera toutes les conséquences qui s’imposent », a indiqué la centrale électorale.
Tout en affirmant qu’à son niveau, tout a été fait pour que les scrutins combinés se tiennent effectivement le 20 décembre et qu’il n’y a aucune raison à ce jour d’en douter, la CENI a expliqué « qu’elle ne faillira pas à sa mission, autant que la situation dépende d’elle ».