Ancien ministre national du Plan jusqu’en décembre 2022 et haut représentant du candidat Président Moïse Katumbi dans l’espace Grand-Katanga, Christian Mwando est à nouveau au cœur d’une vive polémique après ses propos à visée séparatiste.
Devant les cadres du parti politique Ensemble Pour la République à Lubumbashi, capitale de la province du Haut-Katanga, Christian Mwando, député national de son état a appelé la population katangaise à se mettre en ordre de bataille pour revendiquer la « victoire volée » de Moïse Katumbi à la présidentielle en République démocratique du Congo.
« En tant que haut représentant de Moïse Katumbi dans le Grand Katanga, je demande à tout le Grand Katanga de se tenir debout et prêt au combat, prêt au sacrifice suprême parce que notre victoire ne nous sera jamais volée, c’est nous les fils et j’attends que mon père, Charles Mwando Simba, nous accompagne pour nous battre pour notre pays. Notre bonheur est un bonheur collectif et nous ne pouvons pas accepter que les bandits nous volent notre victoire par l’argent qui est le nôtre, par le pillage de nos ressources », a argué cet ancien ministre du Plan estimant que la République démocratique du Congo est devenue un « État de moquerie, un État voyou ».
« Et nous, en tant que partenaires pour redresser la tête des Congolais, nous avons décidé de nous engager dans le combat. Et le combat ne se vaincra pas seul par Moïse Katumbi, Matata Ponyo, Franck Diongo, Seth Kikuni, le combat va se mener avec le peuple congolais. C’est pourquoi nous demandons à ce peuple de se tenir debout. Demain est un jour de combat parce que la gloire nous a été arrachée, parce que la victoire peut nous être volée et nous ne pouvons jamais l’accepter », a-t-il ajouté.
En avril, le député national élu de Moba dans le Tanganyika avait déjà tenu des propos similaires suscitant l’indignation de l’opinion congolaise. Devant la population de Kalemie, Christian Mwando disait avoir reçu les appels téléphoniques de plusieurs jeunes Katangais, qui menacent de détacher le Katanga, si la candidature de Katumbi à la présidentielle n’était pas retenue par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Au Katanga les jeunes Katangais sont là, beaucoup m’ont appelé me disant que si Katumbi n’est pas candidat, ils se sont décidés d’utiliser le ciseau au Katanga», déclarait-il.
Plus tard après un tollé, Christian Mwando avait fait volte-face dénonçant le fait que ses propres auraient été sortis du contexte.
« Mes propos ont été sortis de leur contexte. Moi j’alertais le gouvernement et le président de la république sur la division et l’éclatement de l’Etat qui pourrait arriver par la loi Tshiani. C’est vrai ici au Katanga les gens sont très remontés et je dis très clairement que nous alertons toutes les institutions pour que cette loi ne soit pas programmée, votée parce que c’est une loi qui va créer l’exclusion et qui va avoir des transhumances ethnicistes, régionalistes…Moi même j’ai toujours était nationaliste et tout le monde le sait très bien. On a jamais soutenu les mouvements qui ont été sécessionnistes partout au Katanga malheureusement nous nous rendons compte que les tendances sécessionnistes se réveillent avec la loi Tshiani », avait-il expliqué.
Cette énième sortie de ce proche collaborateur de Moïse Katumbi intervient alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) publie les résultats partiels et provisoires de l’élection présidentielle.
Alors que Félix Tshisekedi occupe pour l’instant la première place, le camp Katumbi conteste les résultats de la CENI et menace d’activer l’article 64 de la Constitution pour revendiquer « la victoire » supposée de son leader. Ensemble pour la République qui dénonce une fraude organisée par la centrale électorale en faveur de Félix Tshisekedi, Président sortant et candidat à sa propre succession, exige l’annulation des scrutins et demande à la communauté internationale de ne pas reconnaître les résultats en cours de publication.