À travers une déclaration faite à la veille de l’investiture du président de la République démocratique du Congo, prévue ce samedi 20 janvier, Dénis Mukwege, candidat malheureux à l’élection présidentielle de décembre 2023, a dressé un bilan préoccupant de la dégradation de la démocratie dans le pays depuis l’adoption de la constitution en 2006 jusqu’à ce jour.
Le prix Nobel de la paix 2018 dit avoir constaté que « les maigres acquis démocratiques gagnés depuis l’adoption de la Constitution de 2006 sont encore davantage fragilisés et que ce nouveau déni de démocratie est avalisé par la communauté tant nationale qu’internationale ».
Le célèbre gynécologue de Panzi critique l’attitude de la communauté internationale face aux « irrégularités et au déni de démocratie » lors du dernier scrutin en RDC. A ce titre, il déplore « l’indifférence et la complaisance sidérante de la diplomatie internationale » face aux dérives observées lors du processus électoral. Il estime que « ce qui est inacceptable à travers le monde ne peut continuer à prendre le visage du possible en RDC ».
« Nous déplorons l’indifférence et la complaisance sidérante de la diplomatie internationale dont les valeurs fondamentales telles que la démocratie, l’état de droit et les droits humains sont affaiblies et décrédibilisées par le recours trop fréquent à la politique du double standard. Ce qui est inacceptable à travers le monde ne peut continuer à prendre le visage du possible en RDC », a déclaré celui qu’on surnomme le réparateur des femmes.
Tout en remerciant les congolais qui lui ont fait confiance et soutenu pendant sa campagne électorale, Mukwege a, à nouveau, rejeté les élections de décembre qu’il qualifie de « simulacre » et regrette qu’elles ne puissent déboucher « sur des institutions légitimes »
Qui plus est, Mukwege déplore le fait que malgré les « multiples irrégularités » dénoncées avant le scrutin, dont certaines confirmées par des missions d’observation et la centrale électorale, les résultats des élections présidentielle, législatives et nationales n’aient pas été purement et simplement annulés.
Pour lui, cette élection n’a pas permis au peuple congolais de choisir librement et démocratiquement ses dirigeants, mais a plutôt visé à « préparer une nouvelle fraude électorale au bénéfice du régime en place, dans un climat de corruption généralisée ».
Il a invité les congolais à résister pacifiquement en gardant vivace l’espoir d’un avenir choisi par ses citoyens. Il les exhorte à l’unité autour des valeurs de cohésion et de développement, et à ne pas céder aux divisions.
Le Président élu de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi prête serment pour son second mandat ce samedi lors d’une cérémonie d’investiture organisée au Stade des Martyrs de Kinshasa.
Cette cérémonie va marquer le début officiel du second mandat de Félix-Antoine Tshisekedi, qui dirige la RDC depuis 2019 et a été réélu avec 73,47% des voix le mois dernier.