La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la
stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a mis fin, ce 1er mai, à ses
opérations dans la province du Sud-Kivu dans le cadre de son désengagement suite à sa résolution 2717 (décembre 2023) du conseil de sécurité des Nations-unis, à la demande du gouvernement congolais formulée en janvier 2024, par son ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
Dans un communiqué de presse, la MONUSCO a fait savoir qu’elle a commencé à réduire ses opérations au Sud-Kivu en janvier 2024 et, à partir du 1er mai 2024, le mandat de la Mission, y compris sa responsabilité de protéger les civils, prend fin dans cette province.
«Seul le personnel en uniforme nécessaire pour assurer la sécurité du personnel, des installations, des convois et du matériel de l’ONU y sera maintenu jusqu’à la fin des activités de retrait», lit-on dans ce communiqué.
Pour ce qui est de la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita a déclaré que celle incombe désormais aux Forces de défense et de sécurité de la RDC, qui continueront à assumer cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales.
«Selon le plan de désengagement, parallèlement au retrait des troupes de l’ONU, le gouvernement renforce sa présence dans les zones que la Mission quitte», a-t-il souligné.
À en croire ce communiqué, dans ce contexte, la Mission a soutenu la volonté du gouvernement, annoncée lors du Conseil des Ministres du 22 mars, de déployer des Conseils locaux pour la sécurité de proximité (CLSP) pour favoriser « les actions de prévention et de recherche de solutions durables aux causes de l’insécurité».
Il y a lieu de souligner que le retrait de la MONUSCO de la province du Sud-Kivu n’est pas synonyme du départ des Nations Unies de la RDC.
C’est plutôt, selon Bintou Keita, une reconfiguration de la présence des Nations-Unies, en soutien au peuple et au gouvernement de la RDC.
«Après le départ de la MONUSCO, les agences, fonds et programmes des Nations Unies continueront à fournir un soutien en relation avec leurs mandats respectifs», a-t-elle fait remarquer.
Déjà, dans le cadre de son désengagement, la MONUSCO avait transféré deux bases militaires aux autorités nationales. Sur les sept autres bases militaires restantes, cinq (Mikenge, Minembwe, Rutemba, Uvira et Kavumu) seront transférées aux FARDC entre mai et juin 2024 tandis que deux (Baraka et Sange) seront fermées en mai, apprend-on.
Aussi, poursuit ce communiqué, 15 installations seront également transférées ou fermées d’ici le 30 juin 2024. Malgré un glissement dans le chronogramme de fermeture/transfert des bases, tout le personnel en uniforme sera rapatrié d’ici le 30 juin 2024 et, il ne restera qu’une équipe résiduelle de personnels civils chargée de travailler sur la transition.
Pour rappel, les premiers Casques bleus ont été déployés en 2003 sous les auspices de la MONUC, nom initial de la mission. Depuis lors, plus de 100 000 Casques bleus ont servi dans la province à travers de nombreuses rotations.