En République démocratique du Congo, un scandale impliquant des allégations de corruption et des pratiques occultes a éclaté suite à la diffusion d’une vidéo troublante en provenance de Lisala, dans la province de la Mongala. La vidéo, publiée juste après les élections des gouverneurs et sénateurs le 29 avril, montre clairement onze députés provinciaux et un candidat gouverneur participant à un rituel étrange de lavage de mains. Ce rituel semble symboliser un engagement, avec des implications financières ou autres avantages, à voter exclusivement pour le candidat gouverneur présent.
Face à cette affaire, la Ministre d’État en charge de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo, a réagi promptement. Dans une lettre datée du 4 mai 2024, elle a ordonné l’ouverture d’une enquête pour explorer les circonstances de cette vidéo et potentiellement engager des poursuites contre les participants pour corruption et autres infractions. La ministre souligne la nécessité d’assainir le climat politique du pays, particulièrement corrompu lors des élections à différents niveaux.
La lettre de la ministre décrit la vidéo comme un affichage public de corruption où les députés provinciaux sont vus dans la résidence d’un candidat, se livrant à des actes qui pourraient influencer indûment le processus électoral. L’urgence de l’injonction émise par le ministère de la Justice est justifiée par le besoin pressant de maintenir l’intégrité du système judiciaire et de l’ordre public.
Jean-Pierre Lihau à la manoeuvre?
Les accusations s’étendent bien au-delà de la simple vidéo. Des sources révèlent que Jean-Pierre Lihau, en sa capacité de parrain d’un candidat gouverneur, aurait orchestré un réseau mafieux impliquant des paiements substantiels pour assurer des votes favorables. Lihau et le Révérend Pasteur André Bokundoa sont mentionnés comme les principaux instigateurs de ce réseau, accusés de corruption, de menaces de mort et de séquestration de douze députés provinciaux.
Ces députés, rassemblés dans une résidence privée, auraient été forcés sous menace de mort à participer à une cérémonie rituelle et à voter pour le candidat soutenu par Lihau, Jean Colin Makaka, lors des élections. Ces actions ont non seulement compromis l’intégrité du processus électoral, mais ont également terni l’image de la province de la Mongala et trahi les principes prônés par le président Félix-Antoine Tshisekedi, qui a fermement rejeté la collaboration avec les corrupteurs.
En vertu de la loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013, le ministère de la Justice a l’autorité d’exercer un contrôle direct sur le Ministère public, permettant ainsi d’intervenir rapidement en cas de violations évidentes de la loi. Il incombe désormais au Procureur Général près la Cour d’Appel de la Mongala, et éventuellement à celui près la Cour de Cassation, de répondre à cette injonction avec diligence et de prendre toutes les mesures nécessaires pour traiter ces accusations graves.
« La communauté locale et les observateurs nationaux demandent que justice soit faite, non seulement en invalidant les élections entachées par ces pratiques, mais aussi en tenant les coupables responsables, conformément aux exigences de transparence et de justice exigées par l’état de droit en RDC. La crédibilité de la justice congolaise, ainsi que la stabilité de l’État de droit promu par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dépendent de l’issue de cette affaire », explique un élu de la Mongala qui a requis l’anonymat à POLITICO.CD.
Les efforts de POLITICO.CD pour joindre Jean-Pierre Lihahu sont restés vains.
Originaire de la Mongala, province issue du démembrement de la province de l’Equateur en RDC, Jean-Pierre LIHAU est nommé Vice-Premier Ministre chargé de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service Public dans le Gouvernement SAMA LUKONDE.