Le gouvernement congolais a répondu ce vendredi 5 juillet, favorablement à la trêve humanitaire de deux semaines proposée par les États-Unis sur les lignes de front pour permettre d’apporter l’assistance à nos populations, victimes de la barbarie rwandaise.
Cette décision intervient juste après la tuerie deux membres du personnel du groupe d’aide étrangère Tearfund lors de l’attaque de leur convoi à Butembo au Nord-Kivu où des terroristes du M23-RDF combattent les forces de sécurité congolaises. Ces terroristes supplétifs du Rwanda ont progressé ces derniers jours dans la province du Nord-Kivu où ils ont pris le contrôle de plusieurs localités.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication et des médias, Patrick Muyaya, a confirmé cette trêve tout en soulignant la vigilance nécessaire de l’armée congolaise.
«Durant ce temps et connaissant les méthodes du Rwanda, nos forces resteront vigilantes pour prévenir toute tentative de violation de cette trêve par nos ennemis,» a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais.
Dans un communiqué publié le 4 juillet 2024, Washington affirme que cette trêve humanitaire de deux semaines débute à minuit ce 5 juillet et couvrira, selon le texte, « les zones d’hostilités ».
Aussi, Washington salue cette nouvelle trêve. Selon la Maison Blanche, cette mesure engage « les parties au conflit » à faire taire leurs armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées, et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables.
« La trêve couvre les zones d’hostilités qui touchent le plus les populations civiles », précise la porte-parole du Conseil national de sécurité des USA, Adrienne Watson.
Plus de 170 incidents de ce type ont visé des travailleurs humanitaires, causant au moins quatre morts et l’enlèvement de plus d’une douzaine de personnes, a déclaré mardi dernier le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires au Congo dans un communiqué appelant à la protection des travailleurs humanitaires.
«Alors que les besoins humanitaires sont immenses, il est inacceptable que ceux qui travaillent pour aider les populations touchées soient attaqués et tués», a déclaré Bruno Lemarquis, coordinateur humanitaire pour le Congo.
La violence dans la province s’est aggravée au cours des derniers mois alors que les forces de sécurité luttent contre les rebelles. La semaine dernière, deux personnes ont été tuées dans la région lorsque des tirs de mortier ont visé une base de l’armée sud-africaine, qui fait partie d’une mission régionale de maintien de la paix. Les rebelles se sont également emparés d’un plus grand nombre de villages au cours des dernières semaines.
Selon Richard Moncrieff, directeur du Crisis Group pour la région des Grands Lacs, le groupe rebelle M23, qui a des liens avec le Rwanda voisin, a été le plus actif dans la région, s’emparant de villes stratégiques et contrôlant près de la moitié de la province du Nord-Kivu.