Les Médecins sans frontières en RDC ont déclaré que l’épidémie de Mpox se répand de façon exponentielle depuis début 2024 en République démocratique du Congo. D’après eux, plus de 12 300 cas suspects de l’épidémie de Mpox sont notifiés dans 23 sur 26 provinces de janvier à mi-juillet. Ce rapport a été rendu public ce mardi 30 juillet.
« L’épidémie de Mpox se répand de façon exponentielle depuis début 2024 en RDC. En réponse à cette épidémie, le MSF a déployé ses équipes d’urgence au Nord et Sud-Kivu, Sud-Ubangi et en Equateur. Plus de 750 patients sont déjà pris en charge dans différentes structures soutenues en appui au ministère de la santé de la RDC», peut-on lire sur le site de MSF.
En plus, MSF indique que leurs équipes sensibilisent les communautés, notamment les personnes déplacées dans les sites de déplacés autour de Goma où des cas de la maladie sont notifiés.
«Les équipes de MSF congo sont déployées Sud-Ubangi dans la riposte contre la Mpox en appui au Ministère de la Sante de la RDC. Depuis le 18 juin, 329 patients ont déjà été soignés dans 5 centres de santé et à l’unité de traitement de l’HGR de Bujala, avec un accent particulier sur la santé mentale», ont fait savoir les Médecins sans frontières.
À les en croire, grâce à la mobilisation des promoteurs de santé, 822 cas contacts sont suivis dans la communauté pour un meilleur suivi épidémiologique.
«MSF intensifie son appui avec la construction d’un centre de traitement à l’HGR de Bujala et les zones de triages dans structures soutenues», lit-on dans son compte X.
Selon MSF, l’accélération de l’épidémie Mpox est inquiétante, d’autant plus qu’une mutation génétique a été identifiée au Sud-Kivu, avec désormais une transmission d’humain à humain ininterrompue depuis des mois.
Cela, poursuit MSF, n’avait pas encore été identifié avec la souche du bassin du Congo, contrairement à celui d’Afrique de l’Ouest, à l’origine de l’épidémie mondiale de 2022.
Au-delà de cette mutation, MSF souligne qu’un autre motif d’inquiétude est que la maladie a été enregistrée dans les camps de déplacés autour de Goma, au Nord-Kivu, où l’extrême densité de la population rend la situation très critique.
«Les risques d’explosion sont réels vu les énormes mouvements de population dans et en dehors de la RDC. Or, l’identification des cas, le suivi des malades et les soins disponibles restent extrêmement limités, et l’absence de vaccins rend cette situation encore plus difficile. Dans certaines communautés, la perception de la maladie comme étant liée à des pratiques mystiques ou de sorcellerie complique aussi l’adhésion aux mesures de santé publique. Ce qui illustre également la nécessité de travailler au plus proche des communautés dans la réponse», a fait remarquer MSF.
MSF appelle à une mobilisation de tous les acteurs afin de s’investir dans la riposte, et que les populations les plus à risque soient protégées au plus vite par la vaccination.