Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affirment avoir repoussé, vendredi, plusieurs offensives menées par les rebelles de l’AFC/M23 dans le Sud-Kivu, au cinquième jour de violents affrontements près de la frontière rwandaise.
Dans un communiqué opérationnel, l’armée rapporte avoir neutralisé un drone kamikaze lancé depuis le Rwanda ainsi qu’un char rebelle dans les chaînes montagneuses de Ngomo, non loin de Kamanyola.
Selon le sous-lieutenant Reagan Mbuyi Kalonji, porte-parole des opérations Sukola 2 Sud, le drone — présenté comme un appareil de type kamikaze — aurait été tiré depuis Bugarama, au Rwanda, dans le but de viser des unités FARDC en patrouille à Luvungi. L’armée dénonce des « violations répétées du cessez-le-feu par les terroristes RDF/M23-AFC », qu’elle accuse de cibler délibérément des zones habitées.
« Au lieu de frapper des positions militaires, ces forces ont largué des bombes sur des agglomérations civiles, calcinant églises, écoles et habitations, et causant la mort d’au moins onze civils ainsi que de nombreux blessés », affirme l’armée congolaise.
Cinq jours d’affrontements et deux récits opposés
Les combats se poursuivent dans plusieurs localités proches de la plaine de la Ruzizi. Les FARDC affirment avoir déjoué toutes les tentatives adverses et infligé de « lourdes pertes » humaines et matérielles aux rebelles. Le général de brigade Chiviri Hamuli, commandant des opérations, a appelé la population au calme, assurant que l’ennemi n’a pas progressé vers Katogota, Luvungi ou Lubarika.
Mais la version congolaise est contestée par l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui revendique au contraire des « avancées territoriales notables » dans le Sud-Kivu au cours des dernières semaines, malgré la signature, la veille, d’accords de paix à Washington.
Le mouvement rebelle accuse les FARDC, leurs alliés burundais ainsi que les milices d’autodéfense Wazalendo d’avoir tué 23 de ses combattants lors des récents affrontements.
Alors que les deux camps s’opposent sur les bilans et les positions tenues, les violences se poursuivent dans une région déjà marquée par une instabilité chronique et par les tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali.
Odon Bakumba
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