Lors de son adresse, le président Tshisekedi a condamné les nouvelles attaques menées depuis la ville rwandaise de Bugarama contre les populations congolaises de Katogota et des localités environnantes, dans la province du Sud-Kivu. Il a dénoncé une « violation flagrante du cessez-le-feu », pourtant établi après la signature de l’accord de paix de Washington.
« Au lendemain même de la signature, des unités des Forces de défense du Rwanda ont conduit et appuyé des attaques à l’arme lourde tirées depuis la ville rwandaise de Bugarama, provoquant de lourds dégâts humains et matériels », a déclaré Félix Tshisekedi.
Le Chef de l’État a également pointé du doigt la prédation sur les minerais stratégiques de la République démocratique du Congo comme cause majeure de l’insécurité persistante dans l’Est du pays.
« Qu’on ne s’y trompe pas : nous ne sommes ni face à un simple conflit communautaire, ni devant une rébellion interne de plus. Il s’agit d’une guerre d’agression par procuration visant à contester notre souveraineté sur un espace hautement stratégique, riche en minerais critiques et en potentialités économiques déterminantes pour l’avenir de notre nation », a-t-il affirmé.
Évoquant les accords de Washington, signés la semaine dernière aux États-Unis, le président Tshisekedi a tenu à rassurer : « Ces accords ne consacrent aucune forme de partage de notre souveraineté. Ils ne valident ni les prétentions territoriales de qui que ce soit, ni le bradage de nos ressources. Ils ne constituent pas non plus une amnistie pour les crimes. La justice se poursuivra. »
La situation sécuritaire reste particulièrement préoccupante au Nord-Kivu, où la rébellion AFC/M23, appuyée par le Rwanda, contrôle toujours plusieurs agglomérations stratégiques, notamment Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Walikale. Une partie du Sud-Kivu reste également sous l’emprise de ce mouvement, malgré un mécanisme de cessez-le-feu mis en place sous la médiation du Qatar, sans avancée notable jusqu’ici.
Les relations entre Kinshasa et Kigali demeurent tendues, malgré les initiatives diplomatiques et les efforts de médiation internationale.
Grâce à la facilitation américaine, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé un accord de paix. Cinq mois après sa signature par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, ce texte vient d’être officiellement entériné par Félix Tshisekedi et Paul Kagame, en présence du président américain Donald Trump. Les attentes sont désormais élevées quant à son impact réel sur le terrain.
Silas MUNGINDA
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