40 millions de Congolais sont appelés à voter un nouveau président le dimanche 30 décembre. Au pouvoir depuis 17 ans, le président Joseph Kabila n’est pas candidat à sa propre succession. Il soutient son dauphin, l’ancien vice-Premier ministre Emmanuel Ramazani Shadary. Cependant, ce dernier est loin d’être populaire. Partout dans le paix, l’opposition mobilise pour obtenir un vote sanction contre le candidat du pouvoir, alors que le bilan du président sortant reste largement contesté.
L’armée restera fidèle au président Joseph Kabila « quoi qu’il arrive », annonce une source militaire sous le sceau d’anonymat à POLITICO.CD. Selon ce haut gardé, des « instruction claires ont été données pour faire face à toute éventualité ». Depuis plusieurs jours, les militaires sont effet déployés à travers la capitale et l’arrière-pays. Des centaines d’entre eux ont été vus soit en train d’être transportés par bateau ou même par avion.
Ancien Généra-Major, Joseph Kabila devrait donc compter sur son armée à l’issue des élections. « Dimanche, si Shadary l’emportait, des dispositions sont prises pour faire face à des éventuelles troubles durant même deux semaines« , explique notre source. « Dans le cas d’une mauvaise surprise, un Etat d’urgence sera mis en place et aucun résultat ne sera publié« , ajoute-t-elle.
Il y a en effet risque de troubles. L’opposition a prévenu plusieurs fois qu’elle n’accepterait pas des résultats où le candidat du pouvoir sera annoncé victorieux. Alors que la Commission électorale à annoncé plusieurs fois le report de ces élections, les deux principales coalition d’opposition ont mis en garde contre un énième report. Pour Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, tout nouveau report entraînerait l’insurrection légitimée par la Constitution dans son article 64 alinéa 1.
Mais le même article a un deuxième alinéa qui autorise à l’Etat de s’opposer à toute insurrection. Et c’est à ce niveau, explique notre source, que l’armée compte bien intervenir en cas de troubles massifs. « L’armée a la responsabilité de s’opposer à toute anarchie. Et c’est une responsabilité républicaine de mettre fin à tout désordre que les politiciens pourraient créer« , explique-t-elle.