Jean-Marc Auyrault répondait à une correspondance de l’opposant congolais Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle, lui rappelant la position de la France concernant la situation en République démocratique du Congo.
« Vous connaissez ma préoccupation au sujet de la situation de la République démocratique du Congo, le plus grand pays francophone au monde. La mise en œuvre intégrale et sans réserve de l’accord du 31 décembre 2016 constitue une priorité, afin de parvenir à une alternance pacifique et démocratique en RDC. Cette position de la France est partagée par l’Union européenne et le Conseil de sécurité des Nations unies qui se sont exprimés, souvent à l’initiative de la France, sur les attentes de la communauté internationale« , rappelle le chef de la diplomatie française.
La France soutient en effet l’alternance démocratique en RDC, appelant plusieurs fois les autorités congolaises à faciliter ce processus. Le média français Paris Match affirme même que Jean-Marc Ayrault a récemment refusé de recevoir son homologue congolais, Léonard She Okitundu en visite en Europe en mars dernier.
« Sachez que la France reste mobilisée pour que les autorités congolaises prennent les décisions nécessaires, sur votre cas et celui d’autres opposants et militants de la société civile, conformément aux recommandations de la CENCO (…) Nous sommes attachés à ce que les élections puissent se tenir selon le calendrier agréé et permettent une expression de toutes les sensibilités politiques en RDC« , souligne M. Ayrault.
Le ministre français, dont le gouvernement a boudé la nomination du Premier ministre Bruno Tshibala, rappelle également soutenir la résolution de l’ONU au sujet de cet accord signé le 31 décembre entre l’opposition et le pouvoir: « A ce titre, la France poursuit ses efforts avec les Nations Unies pour que le gouvernement et tous les partenaires concernés assurent la sécurité de tous les acteurs politiques et la liberté de circulation de tous les candidats, comme ceci a été introduit dans la résolution 2348 du Conseil de sécurité des Nations unies.«
Au sujet du retour de Moïse Katumbi au pays, alors que la justice congolaise l’a condamné à trois ans de prison fermes, pendant qu’une commission ad-hoc de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) la qualifie de « mascarade », le ministre français dit soutenir le candidat du G7 dans cette démarche.
« Comme j’ai eu l’occasion de vous l’exprimer, ainsi qu’aux autorités congolaises, votre retour en RDC pour y conduire votre campagne est une nécessité. Je ne doute pas que la France restera engagée aux côtés de la population congolaise pour la démocratie et les droits de l’Homme en République démocratique du Congo« , conclut-il.