Le média belge qui revient sur le parcours de cet homme qui était jusqu’il y a une semaine un bras droit du président Robert Mugabe, affirme qu’il a profité des relations entre Harare et Kinshasa pour exploiter les mines de diamants dans la riche région du Kasaï, durant la présidence de Laurent-Désiré Kabila.
« Surnommé ‘le Crocodile » en raison de son attitude impitoyable envers ses adversaires, il était cité dans le rapport des experts de l’Onu pour le Congo, daté du 15 octobre 2002, comme un des principaux responsables du pillage des ressources naturelles en RDC », explique La Libre, dans son article publié ce mecredi soir.
« Emmerson Mnangagwa faisait partie de la direction de l’entreprise Cosleg. Créée en 1999, sous Kabila père, cette société résultait de l’union des entreprises Osleg (Operation Sovereign Legitimacy), propriété des forces armées du Zimbabwe, Comiex (propriété de l’armée congolaise et liée au président Laurent Kabila) et Oryx Zimcon, enregistrée à une adresse au ministère zimbabwéen de la Défense à Harare et succursale de Oryx Natural Resources, appartenant à l’homme d’affaires omani Thamer al-Shanfari« , révèle-t-on.
« Cosleg avait reçu du ministre congolais des Mines de l’époque, Kibassa Maliba, un permis d’exploiter les mines de diamants de Tshibwa et Senga Senga, au Kasai, déjà attribuées à la société semi-publique congolaise Miba – aujourd’hui pratiquement ruinée« , ajoute La Libre.
Le Zimbabwe est un allié traditionnel du président Joseph Kabila. Robert Mugabe fut le seul président à avoir pris part à la prestation de serment du président congolais après les élections contestées de 2011. Par ailleurs, les troupes de Harare ont combattu les rebellions rwando-ougandaises, permettant, avec l’Angola, de sauver la capitale Kinshasa contre une prise certaine durant la Présidence de Laurent-Désiré Kabila.
L’armée zimbabwéenne retenait mercredi le président Robert Mugabe dans sa résidence et a déployé ses troupes dans la capitale Harare, après plusieurs jours d’un bras de fer provoqué par le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa.
Mercredi matin, des blindés de l’armée contrôlaient les accès au Parlement, au siège du parti au pouvoir la Zanu-PF et aux bureaux dans lesquels le chef de l’État réunit généralement ses ministres. En pleine nuit, un haut responsable militaire a expliqué lors d’une allocution diffusée par la télévision nationale que l’armée était intervenue pour éliminer les «criminels» de l’entourage du président, mais qu’elle ne voulait pas «renverser le gouvernement».