Dix ans après avoir introduit sa requête en révision de l’arrêt du conseil général de Guerre, devant la Haute Cour Militaire (HCM), le sénateur Omba parle d’une affaire politisée au regard du retard enregistré dans le traitement de sa requête.
Sa requête, qui est la toute première en droit militaire congolais, en ce qui concerne la révision d’un arrêt rendu par une juridiction militaire, se fonde sur l’élément nouveau qui est l’aveux du lieutenant Kabamba, principale pièce maîtresse du dossier qui avait déclaré du haut de la conférence nationale souveraine (CNS) avoir été manipulé par le président Joseph désiré Mobutu.
« Il s’agit d’un problème majeur qui aiderait les Congolais à comprendre si réellement ses Congolais avaient -ils organisé un coup d’État ou s’il s’agit réellement d’un montage politique« , martèle le sénateur Raymond Omba Pêne Djunga.
« Quelles sont les craintes de la Hcm à examiner et vider cette question?, Il y a-t-il une relation entre les généraux ayant participé à la traque de 40 victimes du coup d’État monté et manqué de 1975 et les magistrats de la Hcm« , voilà autant de questions majeures que se pose le sénateur Raymond Omba Pêne Djunga . Ce dernier dit avoir utilisé les voies légales à la disposition de tout citoyen, en vue de réclamer la justice.
Le 9 juin 1975, le président Mobutu a procédé à une vague d’arrestations sans précédent à la tête de l’armée. Des officiers de haut rang, notamment le général Fallu Sumbu, attaché militaire à l’ambassade du Zaïre à Washington revenu au pays en début du juin, le général Utshudi Wembolenga, commandant de la 4ème région militaire basée à Lubumbashi rappelé à Kinshasa, les généraux Katsuva et Ngay Kasasa, le colonel Omba, chef de la sécurité présidentielle et consorts, sont accusés de préparer un coup d’Etat contre le régime Mobutu en connivence avec la CIA, les services de renseignements américains.
Une trentaine de personnes, militaires comme civiles, est impliquée dans cette affaire. Les accusés sont dégradés de leurs titres militaires et condamnés à l’issue d’un procès expéditif et non contradictoire à de peines différentes. Leurs biens sont confisqués. Sous la pression internationale, les sept condamnés à mort, dont le colonel Omba, ne sont pas exécutés.
Graciés en 1979, ils ne seront pourtant jamais blanchis par la justice militaire et l’Etat congolais est resté propriétaire de leurs biens jusqu’à ce jour.
Dans sa démarche actuelle devant la Haute Cour militaire, le sénateur Omba, 77 ans, voudrait tout simplement se voir «lavé de l’opprobre » qui le couvre depuis 40 ans.
Kerima