Dans ce document consulté par POLITICO.CD, les forces vives du territoire de Beni et Lubero peignent avec des données chiffrées, le calvaire vécu par les habitants de cette région où sont actifs une dizaine de groupes armés et dont le plus hostile aux populations civiles est le groupe armé Ougandais, Forces Démocratiques Alliées, ADF.
Les structures de la société civile révèlent dans cette lettre adressée au président Joseph Kabila que les zones, jadis occupées par les populations civiles du territoire de Beni et actuellement sous contrôle de rebelles ADF, ont été repeuplées.
« Ce qui semble absurde c’est de constater que, pendant que l’armée se bat contre les terroristes ADF qui égorgent sans pitié tous ceux qu’ils rencontrent sur leur passage, des communautés nouvelles s’installent dans les zones apparemment conquises« , écrit le document.
La société civile de Beni et Lubero détaille l’identité et les activités menées par ces nouveaux occupants de cette zone en ces termes: « ces nouvelles populations y effectuent des activités d’exploitation des ressources naturelles du sol et du sous-sol », craignant que « ces révélations viennent confirmer l’hypothèse de la mise en place d’une main d’œuvre qui serait constituée essentiellement des étrangers (probablement des réfugiés rwandais en attente du projet d’exploitation du pétrole dans le bassin albertin » lit-on dans cette lettre ouverte.
« Ainsi cela pourra éventuellement déclencher la balkanisation du pays… » écrit la société civile de Beni et Lubero.
Par ailleurs, la société civile de cette région déplore l’affairisme des services de sécurité (ANR, PNC et FARDC). Cette structure indique qu’au lieu de servir pour de lieux stratégiques de renseignements et de sécurisation de la population, les offices de services de renseignements et de sécurité se sont transformés en services d’assiette, un moyen d’enrichissement illicite pour certains responsables.