Depuis l’annonce de l’arrestation de Roger Lumbala, l’attention de bon nombre des congolais est maintenant tournée vers le Rapport Mapping. Pour le professeur Barnabé Kikaya, les congolais doivent savoir que Joseph Kabila avait déjà, en son temps, soutenu les conclusions dudit rapport, dont les effets commencent à se faire ressentir aujourd’hui, avec l’affaire Roger Lumbala.
Dans une récente tribune de ce proche de l’ancien Président Joseph Kabila, Barnabé Kikaya paraphrase l’introduction de ce document, au point 3 : « Par la suite, le Projet Mapping a été présenté au Président Joseph Kabila, qui l’accueillit favorablement, par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme lors de sa visite de mai 2007 en RDC. En décembre 2007, le Conseil de sécurité des Nations Unies, dans sa résolution 1794 (2007), a demandé aux autorités congolaises de soutenir pleinement le Projet Mapping entrepris par le HCDH. Le 30 juin 2008, Louise Arbour, alors Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a écrit au Président Kabila afin de lui annoncer la venue imminente de l’équipe chargée de mener à bien le Projet Mapping qui a commencé officiellement le 17 juillet 2008 avec l’arrivée de son Directeur à Kinshasa.
Une vingtaine d’officiers des droits de l’homme ont été déployés sur l’ensemble du territoire de la RDC d’octobre 2008 à mai 2009 afin d’y recueillir des documents et témoignages permettant de répondre aux trois objectifs définis par le mandat. Le Gouvernement congolais a à plusieurs occasions exprimé son soutien au Projet Mapping, notamment lors du discours prononcé en novembre 2008 par le Ministre des droits humains pendant la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme sur la situation des droits de l’homme dans l’Est de la RDC et au cours des différentes rencontres entre le directeur du Projet Mapping et les Ministres de la justice et des droits humains ».
Selon Barnabé Kikaya, au regard de ce qui précède, on peut l’affirmer sans le moindre doute que sans la caution du Président Joseph Kabila Kabange, ce rapport n’aurait jamais existé, encore moins publié, et tous ceux qui surfent sur les crimes commis entre 1993 (avec en exergue l’épuration ethnique des Kasaïens résidant au Katanga alors Shaba) et 2003 (entre autres l’opération ” Effacer le tableau”) n’auraient jamais eu de quoi se régaler aujourd’hui.
« Comme pour souligner que le Sénateur à vie ne s’est jamais opposé au Rapport Mapping comme d’aucuns tentent de le suggestionner dans l’opinion, » a t-il résumé.
Le Rapport Mapping est une compilation de 581 pages des travaux des experts de l’Onu sur les enquêtes de violations des droits de l’homme, crimes contre l’humanité et le droit international commis en RDC entre 1993 et 2003 diligentées par les chefs de groupes rebelles. Plusieurs personnalités politiques actuelles de la RDC y sont citées. Entre autre, Roger Lumbala, qui est actuellement en détention provisoire en France.
Raphaël Ngandu