La tension politique en République Démocratique du Congo (RDC) monte d’un cran à la suite d’un communiqué émis par le Front Commun pour le Congo (FCC), le parti de l’ancien président Joseph Kabila. Cette déclaration fait suite à une série d’accusations impliquant Kabila dans le soutien à l’Alliance des Forces du Congo (AFC) et au groupe rebelle M23, récemment portées par des personnalités politiques, dont Augustin Kabuya et Christophe Lutundula Apala, et corroborées par les aveux d’Éric Nguba Shebandu.
Dans un communiqué daté du 6 avril 2024, le FCC a condamné avec « la plus grande fermeté les allégations, susceptibles de poursuites judiciaires pour imputations dommageables, dans un État de droit », dénonçant ce qu’ils considèrent comme des propos abjects, irresponsables et sans fondement. Le parti a fermement défendu son autorité morale, Joseph Kabila, en le décrivant comme une figure de paix et de dialogue, un démocrate avéré et respectueux de la Constitution et des lois de la République.
Le FCC a attaqué les assertions du Secrétaire Général de l’UDPS, Augustin Kabuya, qui avait affirmé que Kabila était derrière la crise actuelle et avait quitté le pays clandestinement. En réponse, le FCC a réfuté, rappelant « durant les dix-huit ans de Joseph Kabila Kabange à la tête du pays, ce dernier a été, plus d’une fois, confronté à des rébellions, tentatives de putschs et agressions extérieures, sans soutien avéré des ‘nouveaux patriotes' ».
Ils mettent également en avant l’héritage de Kabila, soulignant son rôle dans la défaite militaire du M23 en 2013 par les Forces Armées de la RDC et sa contribution à la paix régionale grâce à des accords stratégiques. Le communiqué du FCC accuse les actuels dirigeants du pays de manquer de résultats concrets et de chercher des boucs émissaires pour leurs propres échecs.
Cette réaction du FCC survient dans un contexte de conflits armés persistants dans l’Est du pays, en particulier dans la province du Nord-Kivu, où le M23 a récemment refait surface, malgré sa défaite précédente en 2013. Les tensions entre le gouvernement de Tshisekedi et le FCC, exacerbées par l’arrestation d’Éric Nguba Shebandu et ses révélations, ajoutent à une atmosphère déjà chargée de suspicion et d’accusations croisées.
Le FCC insiste sur la nécessité de réfléchir et d’agir au lieu de s’adonner à des discours prolongés et des lamentations. Ils exhortent les actuels dirigeants à assumer la responsabilité de résoudre les problèmes du pays, que ceux-ci soient endogènes ou exogènes, en rappelant que « le Chef, mieux, être Chef de l’État, c’est savoir s’assumer et assumer ».
Alors que la RDC est confrontée à une crise politique profonde, ce communiqué du FCC représente une défense officielle contre des accusations qui, si elles étaient prouvées, pourraient avoir des conséquences majeures pour l’ancien président et sa faction politique. La communauté nationale et internationale observe attentivement la suite des événements, alors que la vérité derrière ces allégations reste à être pleinement révélée.