La République démocratique du Congo se classe parmi les 10 premiers pays au monde ayant perdu le plus de superficie des forêts primaires entre 2022 et 2023. Selon Global Forest Watch (GFW), en 2022 la RDC a perdu 0,51 millions d’hectares tandis qu’en 2023 le pays en a perdu 0,53 millions.
Dans un rapport paru ce jeudi 04 avril, consulté par POLITICO.CD, Global Forest Watch précise que la moitié de la forêt du bassin du Congo qui se trouve en RDC perd un demi-million d’hectares de forêt tropicale primaire chaque année alors que le taux en 2023 n’a augmenté que de 3 %, les petites augmentations continues s’additionnent sur de nombreuses années.
« La plupart des pays du bassin du Congo connaissent des niveaux constamment faibles de perte de forêts primaires, tels que le Gabon et la République du Congo – les deux pays à forte déforestation (HFLD) – qui ont continué à connaître de faibles niveaux en 2023 », peut-on lire dans ledit
À en croire la même source, le taux de perte de forêts primaires a été plus élevé dans l’Est. Des groupes armés sont présents dans cette région depuis plus de 20 ans et vendent du bois et d’autres produits forestiers pour financer leurs opérations.
« Le taux de perte de forêt primaire était plus élevé dans la partie orientale de la RDC, où de nouveaux points chauds de perte sont apparus en 2023. Les groupes armés ont eu un impact sur cette région depuis plus de deux décennies en vendant du bois et d’autres produits forestiers pour financer leurs opérations, ce qui nuit aux populations locales. En outre, environ 5,6 millions de personnes ont été déplacées et survivent en défrichant la forêt pour le carburant et en ouvrant des terres à l’agriculture », a-t-il poursuivi.
Selon ce rapport, cette perte forestière s’explique également du fait que les populations locales dépendent des forêts pour leur demande alimentaire et énergétique. GFW cite notamment la culture déplacée, la production de charbon de bois, la pauvreté ainsi que l’accès à l’électricité, qui demeurent les maux qui causent cette perte forestière.
Un autre facteur de perte forestière primaire observée en RDC en 2023 a été l’exploitation minière artisanale et semi-industrielle. Bien qu’il s’agisse d’un facteur relativement faible de perte de forêt, l’exploitation minière qui n’est pas menée de manière responsable a contribué à la déforestation et à la dégradation à l’échelle locale, ainsi qu’aux violation des droits de l’homme pour les travailleurs et à d’autres impacts négatifs sur les communautés et les écosystèmes.
Bien que les taux élevés de pertes forestières primaires continuent, le gouvernement de la RDC a promis d’investir dans une économie qui n’est pas entièrement basée sur l’exploitation des ressources. Le travail dans le cadre de la nouvelle économie climatique devrait commencer en 2024, qui promet des ressources pour protéger les forêts de la RDC et permettre la transformation économique nécessaire pour réduire la pression sur les forêts.