Les délégations belge et la République démocratique du Congo avec l’UNESCO Biodiversité ont annoncé, ce jeudi 11 juillet, la 2ème phase du projet Yangambi pour protéger la biodiversité dans le bassin du Congo et et mesurer le captage du carbone par les implantations d’arbres. Selon l’ambassade de Belgique en RDC, la deuxième phase du projet Yangambi est une étape importante vers le développement durable et l’innovation.
Pour ce faire, la Belgique a investi 4 millions d’euros dans le cadre de ce projet de l’UNESCO visant à faire de la réserve de biosphère de Yangambi un centre du climat et de la biodiversité sur une période de trois ans.
Dans la deuxième phase du projet, René Bernadin Jiofack Tafokou, coordinateur du projet au bureau de l’UNESCO à Kinshasa a expliqué qu’ils vont construire sur les bases de la première phase.
« Nous allons immédiatement commencer à former les membres des associations communautaires. Nous allons également étendre notre campagne pour sensibiliser la communauté au système de zonage et à la façon dont les communautés peuvent développer des activités vertes pour augmenter leurs revenus. Nous avons déjà parlé à plus de 4 000 villageois et écoliers. Au cours de la deuxième phase, nous prévoyons d’atteindre davantage de personnes dans les églises, les marchés, les écoles et les campus universitaires », a-t-il déclaré.
Renforcer la première phase de Yangambi au cours des trois prochaines années
Parallèlement, l’INERA développera de nouvelles activités agricoles avec les villageois intéressés et nos autres partenaires entreprendront des études et des formations pour faire de Yangambi un centre de recherche sur la biodiversité et les sciences du climat.
Au cours des trois prochaines années, apprend-on, le Centre de surveillance de la biodiversité organisera au moins dix séries d’inventaires multi-ressources du paysage forestier de Yangambi en utilisant son laboratoire de terrain biosécurisé pour surveiller la biodiversité à différents niveaux (écosystèmes, composition des espèces, populations, etc.), ainsi que la biodiversité et les indicateurs génétiques de son érosion. Le centre collaborera dans cette entreprise avec le programme Capacités pour la biodiversité et le développement durable (CEBioS) géré par l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique. CEBioS soutiendra également l’évaluation économique des services écosystémiques dans la réserve de biosphère.
Selon les informations rapportées par Unesco, de son côté, l’ERAIFT mettra à profit son expertise socio-anthropologique pour former des étudiants et coordonner la recherche scientifique autour de la gestion des bases de données rassemblant l’ensemble des données de la tour CongoFlux, ainsi que les données collectées par d’autres acteurs.
La même source a indiqué que l’Université de Gand, quant à elle, utilisera la télédétection pour simuler des scénarios, afin d’améliorer le suivi de la végétation, en plus d’assurer le soutien aux étudiants belges et congolais et le transfert de technologie.
Un nouveau partenaire, le musée royal de l’Afrique centrale, contribuera à la deuxième phase du projet par l’intermédiaire de son laboratoire de biologie du bois, unique en son genre en Afrique subsaharienne. Les scientifiques locaux utiliseront l’équipement de pointe du laboratoire pour étudier différentes espèces d’arbres, afin d’améliorer la compréhension de leurs caractéristiques individuelles, de leurs modes de croissance et de l’histoire de leur végétation.
«Le 22 mai, l’UNESCO et le gouvernement belge ont entamé la deuxième phase d’un projet visant à faire de la réserve de biosphère de Yangambi, en République Démocratique du Congo, un centre d’excellence pour le climat et la biodiversité. En vertu de cet accord, le gouvernement belge contribue au projet à hauteur de 4 millions d’euros sur une période de trois ans», a annoncé l’UNESCO sur son site Web.
Située au cœur du bassin du Congo, la réserve de biosphère de Yangambi est un haut lieu de la biodiversité. Elle abrite plus de 32 000 espèces d’arbres qui occupent plus de 235 000 hectares, soit 2 350 km2. Yangambi est également un haut lieu de la recherche scientifique congolaise. Elle abrite les installations du Centre de Surveillance de la Biodiversité de l’Université de Kisangani et de l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomiques (INERA).
« Les différents partenaires de la RDC sont captivés par les données que fournit la tour caractéristique Congo Flux qui s’élève majestueusement au-dessus de la canopée de la forêt congolaise. Elle mesure les échanges de gaz à effet de serre entre la forêt tropicale et l’atmosphère, dont on sait que ces données sont d’une importance cruciale pour comprendre le rôle que joue le bassin du Congo dans l’atténuation du changement climatique. On en sait actuellement beaucoup plus sur le rôle de puits de carbone du bassin du Congo. Commencer par mesurer le captage du carbone par les arbres est une étape significative vers le développement durable et l’innovation», ont renseigné les membres de la délégation congolaise.
La première phase du projet a été mise en œuvre au cours des 18 derniers mois. Une équipe locale a d’abord été recrutée pour coordonner le projet et partager les informations avec les différents groupes de parties prenantes. La deuxième phase a permis d’équiper le deuxième bâtiment de l’INERA de panneaux solaires pour permettre la récolte à temps réel des données.
Le projet a concouru à la formation de Seize scientifiques locaux au pilotage des drones qui surveillent la flore et la faune du bassin du Congo, ainsi que l’état des terres réhabilitées. Pour faciliter les déplacements des scientifiques locaux sur le territoire fortement boisé, l’équipe du projet a acheté un hors-bord, deux véhicules tout-terrain et 12 motos.