En RDC, une semaine ne peut s’achever sans pourtant entendre un écho des mauvaises pratiques de la gestion des finances publiques, alors que toutes les statistiques concluent à l’unanimité que le pays est au bord du précipice. Au sein de la Police nationale congolaise (PNC), un circuit mafieux impliquant des officiers de la police judiciaire (OPJ) en connivence avec certains agents de la banque afin de détourner les amendes et cautions payées par les justifiables. Cette révélation ressort du premier président de la Cour des comptes, Jimmy Munganga.
À l’en croire, toutes les recettes prélevées par la police auprès des propriétaires des véhicules et pour autres biens saisis ne sont pas perçus. « On n’arrive pas à capter toutes les recettes prélevées par la police…tous ce que vous voyez : véhicules et autres matériels saisis par la police et tout ce que les propriétaires de ces véhicules payent à la police n’est pas capté…», a-t-il déclaré.
À cette révélation s’ajoute également un réseau mafieux consistant à la délivrance des faux bordereaux par l’intervenant financier, la banque afin de zapper le contrôle, et ce, en collaboration avec certains OPJ. « Les OPJ perçoivent de l’argent des propriétaires pendant une longue durée et quand même la DGRAD arrive, on lui présente des notes et une somme qui ne traduit pas la réalité […] les OPJ ne sont pas les justifiables qui vont aller payer auprès de l’intervenant financier. Même dans les banques, il existe un circuit…il y a des bordereaux de paiement qui ne sont pas reconnus même par le responsable de la banque, car il y a un réseau entre les OPJ et certains agents de la banque», a fait savoir Jimmy Munganga.
Par ailleurs, il a fait remarquer que l’absence d’un préposé de la DGRAD au moment du payement de l’argent aux OPJ laisse cours à cette pratique devenue coutume, consistant que l’argent puisse échapper au trésor publique.
La Cour des comptes de la RDC est l’Institution Supérieure de contrôle des finances publiques du pays. Elle a pour mission d’effectuer, de manière indépendante, un contrôle externe à posteriori des finances de l’Etat et de ses démembrements ainsi que des organismes, entreprises publiques et autres entités bénéficiant du concours financier de l’Etat. Elle porte un jugement sur la régularité des états financiers et des comptes des comptables publics selon une approche contradictoires et conformément à des normes généralement reconnues.
Samuel Nakweti