Un groupe dénommé « la Jeunesse Hutu du Nord-Kivu » a déposé en août dernier un mémorandum auprès des autorités pour demander la « protection de l’Etat » en faveur de leur communauté. Dans cette correspondance adressée notamment au Président Joseph Kabila et au gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku, des représentants de cette communautés accusent des autorités provinciales et même des députés nationaux et sénateurs d’inciter à la « haine » contre les ressortissants congolais d’origine Hutu.
Dans une lettre du 31 août dernier, dont Politico.cd s’est procurée une copie, Dieudonné Malere, le maire de la ville de Goma a fait savoir à cette organisation qu’il était impossible de répondre à leur requête. Car, estime-t-il, qu’ils (ces représentants de la communauté hutu) étaient des « personnes non autrement identifiées« . Il n’existe en effet, pas d’organisation enregistrée auprès de service de l’Etat ou de la province du Nord-Kivu dénommée « la Jeunesse Hutu du Nord-Kivu« .
Mardi à Kinshasa, Innocent Segihobe, le représentant de ce « mouvement » a interpellé l’opinion tant nationale qu’internationale sur les « violations des droits de l’homme » dont serait victime le peuple Hutu.
Ecoutez Innocent Segihode
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Le Nord-Kivu, épicentre des conflits ethniques et base de nombreuses guerres ayant ensanglanté la RDC depuis plus de deux décennies, s’est remis à brûler. Tout a commencé en novembre 2015, avec le massacre de Buleusa, jusque-là paisible cité au nord du territoire de Walikale, dans le groupement d’Ikobo, lorsque des Nande ont attaqué les Hutu, tuant plusieurs d’entre eux et incendiant leurs maisons, poussant les rescapés à fuir à Miriki, se réfugier dans un camp des déplacés.
Le nombre de victimes Hutu n’est pas connu à ce jour, mais des sources parlent de plus d’une centaine de personnes tuées. C’est à Miriki que, en janvier 2016, 18 personnes Nande seront tuées. Des sources ont accusé les FDLR, qui ont fermement démenti. Pour de nombreux Nande, « ces miliciens rwandais » auraient voulu venger leurs cousins Hutu congolais.
Depuis une guerre ethnique s’est installée entre les deux communautés, alors que l’Etat reste impuissant face à ce fléau dans une région déjà gangrenée par des groupes rebelles qui causent désolations.