L’office Belge des étrangers a indiqué cette semaine que l’opposant Moïse Katumbi séjourne irrégulièrement sur le territoire belge, après l’expiration du laissez-passer de quinze jours lui délivré, le 14 juin dernier, après une brève arrestation lors d’un escale à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Ce laissez-passer lui était octroyé afin qu’il ait le temps de produire « un document de voyage officiel et authentique » précise l’office belge des étrangers.
« Jusqu’à présent, nous n’avons enregistré aucune réaction ou démarche de sa part, déclare Geert Devulder, porte-parole de l’Office des étrangers. On peut donc dire qu’il est actuellement en séjour illégal. Son passeport reste pour le moment confisqué au niveau du procureur du roi » a rapporté Jeune Afrique vendredi dernier.
Lors d’une session questions/réponses live sur Twitter le 25 juin 2018, avec les internautes, l’opposant Congolais en exil depuis mai 2016 avait précisé que l’expiration de son laissez-passer n’entrainera pas son refoulement du territoire belge. « L’hospitalité de la Belgique à mon égard est grande et je remercie le gouvernement de ce pays ami du peuple congolais » avait-il déclaré.
Moïse Katumbi, non rigoureux dans les démarches administratives?
Moïse Katumbi, qui indique que le gouvernement Congolais lui aurait refusé le renouvellement de son ancien passeport pour acquérir un passeport biométrique est également pointé du doigt par l’ambassade de la RDC en Belgique de n’être plus revenu avec le formulaire de demande de renouvellement de passeport, pris lors de sa demande d’obtention d’un nouveau titre, le 20 février dernier. “Moïse Katumbi n’est jamais revenu avec le formulaire de demande de renouvellement de son passeport retiré à l’ambassade” avait pour sa part appuyé Lambert Mende Omalanga, ministre de médias et porte-parole du gouvernement congolais.
En réponse, Moïse Katumbi indique que l’employé de l’ambassade lui avait refusé le renouvellement de son passeport sur ordres de Kinshasa. « L’employé qui m’a refusé le passeport doit protéger son boulot et suivre les ordres de Kinshasa. Mais mon cordon ombilical reste au pays et l’accoucheuse est encore vivante ».
Kinshasa, dernière carte?
Au cours de la même session questions/réponses live sur Twitter, Moïse Katumbi annonce son retour imminent en RDC. Contrairement aux précédentes annonces, Katumbi fixe des dates de son retour entre fin juillet et début août 2018. Ce retour, qui risque de conduire à son arrestation, comme plusieurs fois annoncée par les officiels congolais, est-il dû à ses deboires d’ordre administratif? Katumbi pense le contraire. « Je suis un homme libre, je voyage et continuerai à voyager. Je remercie la Belgique et nombre de pays amis qui m’ont signifié leur sollicitude. Si la RDC continue à me refuser mon droit, des pays sont prêts à me donner un titre de voyage. Malheur à ceux qui pensaient me bloquer » rétorque l’ancien gouverneur de l’ex Katanga.
Fiston Mahamba