Pendant des décennies, des conflits armés ont ravagé la République démocratique du Congo (RDC), entraînant des déplacements massifs et des besoins humanitaires critiques. Un mélange complexe de situations d’urgence a frappé le pays – de la violence armée brutale au conflit interethnique en passant par les épidémies de choléra et d’Ebola a alerté l’ONG Refugees International dans son nouveau rapport intitulé « Les conséquences nocives de la fatigue de donateurs en RDC ».
Ces urgences, à la fois aiguës et prolongées, sont exacerbées par les fortes tensions sociales et politiques qui ont précédé les élections nationales, prévues pour décembre 2018 explique Refugees International. « Les élections sont en retard de deux ans. Bien que le président Joseph Kabila ait annoncé qu’il ne se représentera plus, il est à craindre que les élections ne soient pas équitables et que le transfert de pouvoir ne soit pas pacifique ».
Les élections nationales sont d’une importance cruciale pour la stabilité et l’avenir de la RDC. Cependant, ils ont éclipsé une crise humanitaire dévastatrice qui s’est transformée en l’une des pires crises humanitaires au monde au cours des deux dernières années.
Au cours de cette période, une nouvelle vague de conflits et d’effusions de sang a balayé plusieurs provinces de la RDC, faisant des milliers de morts selon l’organisation révélant que le potentiel de détérioration continue à augmenter.
« À l’heure actuelle, plus de 13,1 millions de Congolais ont besoin d’une aide humanitaire, soit à peu près le même nombre de personnes dans le besoin que celles vivant en Syrie. On estime à 5 millions le nombre de Congolais déplacés à l’intérieur du pays et dans les pays voisins, dont 2 millions en 2017 seulement, ce qui rend la crise de déplacement de la RDC la plus grave en Afrique ».
Des millions de Congolais ne reçoivent pas l’aide vitale dont ils ont besoin. Pour aggraver les choses, le financement international est au plus bas depuis une décennie note le rapport consulté par POLITICO.CD. « Dans les provinces les plus touchées, le Tanganyika, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, l’Ituri et le Kasais, l’aide est présente mais inégale et souvent lente » écrit le document.