Il fait penser à Etienne Tshisekedi durant ses années de vigueur. Depuis la publication des résultats de la présidentielle du 30 décembre, Martin Fayulu croit toujours être le Président de la RDC. Du moins, celui qui a été élu. Mais c’est Félix Tshisekedi qui dirige bel et bien la RDC. La situation plonge alors le candidat numéro 4 en colère.
A Kinshasa, en Europe et partout, il n’hésite pas à fustiger les soutiens de Tshisekedi : Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères est « un guignol », alors que Mike Hammer, ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa est qualifié de « Directeur de marketing » de Tshisekedi.
Les alliés de Fayulu en prennent aussi pour leur compte. «Moise Katumbi sait exactement ce qu’il fait. Il n’a pas la même conviction ni les mêmes principes que moi. J’ai toujours été écœuré par ceux qui font de la politique pour l’argent.» Et Martin Fayulu de renchérir : «On sait que certains ne sont pas clairs dans Lamuka. Après les élections, il y en a pour qui le combat est devenu trop dur à mener…»
Dernière cette colère, Fayulu conserve cependant une parcelle d’influence politique qui lui permet de jouer un rôle. Alors que tous les autres opposants ont du mal à se positionner, lui au moins, avec son jusqu’au-boutisme, ne laisse aucun doute. Il incarne, à sa manière, une constance.
Il a vu Moïse Katumbi monter en puissance dans la deuxième partie de l’année , au risque de l’enterrer, lui que beaucoup affirmaient alors n’exister que par procuration. Mais au côtés de son sulfureux ami Muzito, il a exhibé sa force à Beni, où il a été accueilli en véritable « Père noël ». Les années qui arrivent verront Martin Fayulu exister.