« Il faut que le Congo change », ou encore, « le Congo doit se développer. » Le slogan lancé sur les réseaux sociaux il y a plusieurs semaines par des jeunes dames, qui se lance tant dans le chantier des mentalités, que celui de la lutte contre la corruption. Mélissa Amisi Sharufa est l’une d’elles, Ambassadrice de la lutte contre le cancer en RDC et initiatrice de cette campagne pour le changement des mentalités et l’accompagnement des autorités comme citoyens participatifs.
« Tout est parti d’un constat. Nous décrions tous la situation actuelle du Congo. Que ce soit au niveau social, économique ou politique, l’avenir est brumeux et ne laisse pas de place à l’espoir, surtout pour la jeunesse et les générations futures. De cette frustration, j’ai relevé qu’il s’agit plutôt de la mentalité, du JE collectif qui a un problème. Nous avons tout pour décoller et relever ce pays mais il y a un abandon, une posture de fatalisme qu’on retrouve dans notre société civile et donc en la majorité des citoyens, a déclaré l’initiatrice de cette campagne, dit-elle à POLITICO.CD.
Concrètement, cette campagne vise à inciter chaque congolais à passer à l’action (Année de l’action : 2020) pour le développement du pays ; « Changer les mentalités et à accompagner les actions de nos autorités en devenant des citoyens participatifs. »
Mme Sharufa, très enthousiaste sur cette campagne, note la quête de toute une génération, pour un pays qui en a grandement besoin. La campagne est d’autant plus symbolique qu’elle est initiée entièrement par des jeunes dames, dont Soraya Aziz, Harmony N’singa, Mimie Muninda, avait d’être rejointe par plusieurs personnalités.
« CongoFautEbonga est une campagne qui invite chaque citoyen à être un acteur majeur du changement de notre pays. Nous prenons conscience de notre responsabilité individuelle qui aura une incidence directe sur le collectif. CongoFautEbonga est notre engagement à porter haut l’étendard pour que le Congo soit un pays digne« , explique Mme Sharyfa.
Dans les actions, l’initiative est, à titre d’exemple, à la base d’une vaste pétition autour des ouvrages de sauts-de-mouton dans la capitale congolaise. Signée par des milliers de congolais, cette pétition a poussé les autorités à réagir, en ouvrant notamment des enquêtes autour de cette affaire. Le président Félix Tshisekedi avait lui-même décider d’inspecter les travaux de ces ouvrages à la suite de cette campagne.
« Ne cédons pas au pessimisme et au défaitisme. Oui, plusieurs choses vont mal, mais NOUS avons le pouvoir et avec le pouvoir vient la responsabilité de l’exercer pour le bien du plus grand nombre. Mis à part la « critique constructive » que fais-tu pour le Congo? CongoFautEbonga : c’est votre engagement personnel à exceller et faire avancer le Congo à travers vos actions, petites ou grandes« , insiste de son côté Mme Sharufa.
Depuis la semaine dernière, le collectif a lancé une vaste campagne d’interpellation autour des mentalités, à travers des vidéos éducatives et des messages tantôt sur les réseaux sociaux que sur le terrain réel. « Ceci n’est qu’une simple campagne, c’est à chaque Congolais de s’en approprier et d’en donner la meilleure forme qu’il soit, » estime-t-elle.Elle va regrouper plusieurs initiatives telles que la diffusion des spots de sensibilisation, des meetings populaires, descentes sur terrain pour sensibiliser et bien d’autres« , appelle Mme Sharufa, affirmant que l’initiative n’est pas menée par une association.