Depuis quelques jours, l’opinion publique entend parler de la nomination des membres du cabinet du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba sans voir l’acte portant nomination de ces membres. Pourquoi ce décret, qui fait jaser, reste-t-il, invisible ? La réponse est simple : il n’existe pas. Aucun média sérieux ne peut donc le publier.
Pourtant, le fameux décret semble vraiment exister quelque part. Un ancien ministre et haut cadre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) en donne même des détails dans un groupe WhatsApp.
Ce sont 16 conseillers, parmi lesquels : Nkanga Patrick, conseiller en charge des questions politiques, administratives et juridiques; Ngoy Lulu, pour les questions diplomatiques, cooperation et intégration régionale ; Nzita Bamana Gaspard pour la défense et la sécurité de Sylvestre Ilunga Ilunkamba ; Mamba Kabasu Claude est chargé du portefeuille et de la gouvernance economique ; Essimbo Manu Dieudonné serait le conseiller en économie, monnaie et crédit du Premier ministre dont la liste serait longue.
Que signifie alors cet épisode assimilable à une rumeur entretenue au plus haut niveau du parti politique de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, d’où est sorti d’ailleurs Sylvestre Ilunga Ilunkamba ?
Une douce pression
La réponse, nous l’avons appréhendée dans les échanges entre kabilistes autour de ce sujet dans le même groupe WhatsApp.
« Les actes de gestion d’un Premier ministre c’est le décret et aucun décret aujourd’hui du Premier ministre ne peut être valable sans cette ordonnance (présidentielle portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités pratiques de collaboration entre le président de la République et les membres du gouvernement). Il s’agit aussi des arrêtés des ministres qui doivent se référer à leurs attributions. Un pays sérieux où l’État de droit est une vocation ne peut en aucun cas agir de la sorte », s’indigne un autre cadre du PPRD et ancien DG d’entreprise publique.
En clair, la nomination des membres de cabinet du Premier ministre et des ministres est conditionnée par la signature et la publication de l’ordonnance présidentielle portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités pratiques de collaboration entre le président de la République et les membres du gouvernement.
Selon certaines indiscrétions, ce document, proposé au président Félix Tshisekedi par son Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, traîne sur la table du président de la République qui, jusqu’à ce jour, n’a senti aucune urgence de le signer.
Six mois après la sortie d’un gouvernement que les Congolais ont attendu 9 mois durant, rien ne presse le président. Pourquoi ? La méfiance.
Dès le départ, Félix Tshisekedi ne s’est pas montré naïf en croyant en la bonne foi de ses partenaires du FCC de former une équipe au service de la nation.
Mais, obligé par la Constitution de faire avec, bon gré mal gré, le nouveau président de la RDC a décidé de nommer un « gouvernement test ». Soumis à la signature d’un acte d’engagement « pour voir comment les choses vont avancer d’ici 3 mois ».
Il y a 6 mois et 5 jours, jour pour jour, ce gouvernement reste sans frais d’installation, sans modalités de fonctionnement et de collaboration définies. Un gouvernement qui a tout l’air de » provisoire ».
Contre-pression
Le ton a été donné à Londres en janvier 2020 par Félix Tshisekedi lui-même, avec la menace de la dissolution du parlement qui a engendré ce gouvernement, ou encore la dénonciation des intimidations des membres du FCC qui demanderaient aux ministres de leur famille politique de saboter l’action de Tshisekedi. On n’oublie pas, non plus, la réplique musclée de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda, à ce sujet.
Alors que la définition des modalités de fonctionnement entre le président et le gouvernement, et entre les membres du gouvernement est attendue, c’est une rumeur croissante sur la démission prochaine du gouvernement Ilunkamba qui a surgi il y a quelques jours, de suite d’un ordre de mission que l’ancien patron de l’ANR Kalev Mutond a obtenu de la primature pour une mission en Ouganda que la présidence a qualifié de « mission d’espionnage « . Celle-là, elle n’est pas la bienvenue bien étendu au FCC qui tient ce gouvernement.
Et c’est par une autre rumeur que le camp de Joseph Kavila a décidé d’étouffer cette autre rumeur. Avec la nomination des membres du cabinet de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le FCC force la main à Félix Tshisekedi pour obtenir la signature et la publication de cette ordonnance tant attendue.
Ce n’est pas tout. La famille Kabila veut, en outre, montrer à l’opinion nationale, surtout, sa volonté et sa disponibilité à collaborer avec la famille Tshisekedi pour le bien-être de la RDC. Le but ultime serait donc, sans doute, de se présenter en victimes auprès des Congolais en cas de demande de la démission du gouvernement par Félix Tshisekedi ou de la dissolution du parlement.
JSB
Un commentaire
Seula continuite de dialogue peux ameliorer l’athmonsphre politique, si les politiciens ne s’entendent pas au moins dissoudre l’assemblee nationale srais sage